Comment expliquer cette réalité au plus grand nombre?

Nous sommes la cause des Changements Climatiques, soyons la solution.
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vendredi 8 décembre 2023

Réchauffement global ̶̶̶ Ce qu'on ne vous dit pas

Note : j'ai décidé d'écrire des articles plus courts au lieu de ne pas écrire du tout.

«Réchauffement global» ou «changement climatique»?

On utilise indifféremment les deux expressions, mais il y a pourtant une différence importante.

Le climat, et donc la météo, ne s'opère dans la troposphère, la couche la plus basse de l’atmosphère et qui ne mesure que 12 Km d'épaississeur en moyenne. Environ 15 km à l'équateur et environ  8 Km. aux pôles. (Les raisons : l'air chaud occupe plus de volume et aussi, la rotation de la Terre cause une sorte de bourrelet sur l'équateur. C'est aussi à cause de cette rotation que notre planète est une sphère un peu aplatie aux pôles.)

👉 Le réchauffement global quant à lui tient compte de toutes les composantes de la planète : les océans, le sol (continents), les glaces et bien sûr, la troposphère.

«Ne tenir compte que de la température de la troposphère au niveau du sol équivaut à ignorer 97,7% du «réchauffement global».

Actuellement, le réchauffement climatique mesuré est près de 1,5°C et on dépassera les 2°C dans 20 à 25 ans (environ).

Source: GIEC Rapport AR4 de 2007

Bref, le «changement climatique» est une conséquence du «réchauffement global».
Il m'a fallu écouter/lire beaucoup de scientifiques avant de comprendre cette distinction et la dernière a été par le très réputé Prof. James Hansen. 
Vidéo en Anglais sur YouTube ou l’excellent article en Français de Global-Climat.

Petit calcul simple 

Si 1,5°C = 2,3%
Quel serait la le réchauffement mesuré si toute cette chaleur y était transférée?
100%÷2.3%=43.47 
Donc multiplier 1,5°C par 43.47 = 65,217°C 
C'est une simple règle de trois qui donne une bonne approximation et c'est moins compliqué que de calculer les zeta-joules accumulés et de les convertir en degrés C de réchauffement.

Cette étude en Anglais Grantham Institute Briefing paper No 14 datant de septembre 2015 dit que si on pouvait transférer la chaleur accumulée de l'océan à notre mince troposphère, que la température  moyenne de celle-ci serait plus chaude de 36°C.
C'est très bien expliqué et avec les zêta-joules pour les amateurs avertis. 

«Réchauffement global» 

Pour mesurer la totalité du réchauffement global, les physiciens calculent la quantité de chaleur que la Terre reçoit du soleil versus la quantité mesurée du rayonnement calorique (chaleur/infrarouge) retournée vers l'espace.
Des satellites mesurent ce rayonnement à la surface de la tropopause, une mince couche entre la troposphère et la stratosphère.

La différence est exprimée en watts par mètre carré, ce qui donne le «forçage radiatif».
«En 2022, le forçage radiatif mesuré total était de 3,4 watts par mètre carré et de 
1,798 en 1979.» 
Le watt, de symbole W, est l'unité dérivée de puissance ou de flux énergétique (dont le flux thermique). Un watt équivaut à un joule par seconde. 
Puisse qu'on parle d'effet de serre on parle donc de retenue continuelle de chaleur, de nuit comme de jour. 

Mais il y a le jumeau du problème climatique, l’acidification des océans, causée par le CO2 et aux conséquences au moins aussi graves pour la vie sur cette Terre, mais dont on évite astucieusement de nous parler aux merdias corporatifs.
J'en parle un peu dans cet article «Le taux d'oxygène dans notre atmosphère diminue». Mais je devrais en reparler. C'est de la chimie, je m'y connais moins.

Quelques points 

  • Grâce à l'étude des climats antérieurs (paléoclimatologie), nous savons que jamais autant de CO2 n'a été injecté aussi rapidement dans la troposphère et les océans. Au moins 10 fois plus rapidement selon les estimations.
  • Que jamais la Terre ne s'est réchauffée aussi rapidement depuis qu'il y a de la vie sur cette planète
  • Le taux moyen de CO2 pour 2022 était de 419 PPM
  • Si on ramène tous les gaz à effet de serre à la valeur du CO2=1, nous sommes à 523 PPM d'équivalent (CO2eq) pour l'année 2022
  • La chaleurs dans les océans s’accumule au rythme équivalent à 5 bombes du genre Hiroshima  à la seconde

Prochain article : L'effet de serre  ̶̶̶  mesures, calculs et explications scientifiques

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mardi 4 janvier 2022

L'Arctique se réchauffe quatre fois plus rapidement que la moyenne globale

Amplification Arctique

On entend toujours dire que l'Arctique se réchauffe deux fois plus vite que la moyenne globale, mais ça ne correspond plus à la réalité. 

De 1980 à 2020. À gauche, le réchauffement de l'Arctique, à droite, le réchauffement global moyen
Graphique par Zack Labe

Trois causes

1e Sous-estimation de cause géographique

Le cercle Arctique est défini par la latitude N66,33°. Cependant, les données récoltées allaient plus au sud, soit jusqu'à la latitude N60,00°, ce qui diminuait suffisamment le réchauffement moyen de l'Arctique pour faire une différence notable. 

 

Pour expliquer l'erreur du 60°, un des auteurs de l'étude dit : «Nous les scientifiques (climatologues) avons tendance a diviser les hémisphères en tiers».  

Le Cercle Arctique - Encyclopédie Canadienne

2e Périodes analysées

Les scientifiques parlent de «climat» pour une moyenne d'au moins trois décennies, parce qu'il y a des cycles irréguliers au cours de décennies tel El Nino.
Cette étude se concentre sur les trois dernières décennies car c'est depuis 1990 que le réchauffement (moyen) de l'Arctique s'est accéléré par rapport au reste de la planète.

Rappelons que c'est en 1984 que le signal du réchauffement global est devenu discernable des variations normales du système climatique. C'est donc depuis 1984 que le climat a cessé d'être «normal» et toutes les décennies depuis sont de plus en plus chaudes, et conséquemment la météo devient de plus en plus chaotique...

3e Masqué un type de pollution

Les aérosols soufrés réfléchissent une partie de la lumière du soleil vers l'espace, provoquant un refroidissement de l'Arctique. La majorité de cette pollution est émise dans l’hémisphère nord et la circulation atmosphérique tend à déplacer cette pollution vers l’Arctique, y refroidissant la température. 

Cette pollution a diminué à cause de normes établies dans des législations du genre «Clean air Act» établies aux USA et en Europe pour contrer la mortelle pollution urbaine (smog), ce qui explique pourquoi l'Arctique était plus froid avant 1990.

Nornickel, le plus important pollueur de l'Arctique, rejette plus de dioxyde de souffre (SO2) que les USA, soit 2 millions de tonnes par an. Vendu dans 37 pays, ses produits servent à la production de voitures électriques, stations électriques et panneaux solaires.
The Moscow Times
 
Les principales conséquences de l'amplification Arctique :
  • Augmentation de CO2 et de méthane (CH4) qui vont s'échapper du pergélisol qui va dégeler de plus en plus rapidement, accélérant le réchauffement global
  • Moins de glace sur l'Arctique et moins d'enneigement, accélérant le réchauffement global  
  • Augmentation de feux dans l'Arctique, ce qui accélère aussi le réchauffement global
  • Des perturbations du courant-Jet et du Vortex polaire plus importantes et plus fréquentes, amplifiant et accroissant les événements météo extrêmes 
  • Évaporation croissante = précipitations dont la probabilité d'être plus fréquentes et intenses augmente aussi, même si ça s'assèche ailleurs.
«2021 a été bourrée d’événements météo extrêmes et imprévisibles, une fois de plus...»
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 Principale source en Anglais pour cet article :
The Arctic is warming four times faster than the rest of the world

Article antérieur :
Comment expliquer l'amplification Arctique? Ça peut vous surprendre

Un petit cadeau : une des meilleures animations de solstices
Une gracieuseté de Zack Labe que je remercie pour sa collaboration

Notes supplémentaires

Dans un échange avec Zack Labe de l'Université du Colorado, il dit : «Au cours des dernières décennies, le cercle Arctique se réchauffe presque quatre fois plus vite que la moyenne mondiale...

Le taux d’amplification d’Arctique est essentiellement cohérent avec les projections du modèle (figure ci-jointe https://gmd.copernicus.org/articles/12/1139/2019/) (Plus le réchauffement global moyen va augmenter, plus élevé sera la taux de l'amplification Arctique, sur de plus longues périodes. Mais il y a des preuves que l'Amplification Arctique est sous-estimée dans le CMIP6 (https://frontiersin.org/articles/10.3389/feart.2021.710036/full). Il y a des incertitudes (marges d'erreur) de modèles et de scénarios d’émissions ici https://pic.twitter.com/TRU904aB9D » 

 
(Traduction) Figure 1 Projections de l'amplification Arctique du au réchauffement climatique futur. Les tendances de changement de température sont dérivées des projections de 31 simulations CMIP5 pilotées par RCP8.5, mises à l’échelle à 1°C du réchauffement de la température moyenne globale à la surface. Les tendances ont été projetées en calculant les moyennes sur 20 ans à la fin des 21e (2080-2099) et 20e (1981-2000) siècles, en prenant leur différence et en la normalisant, grille par grille, par le changement de température moyenne mondiale. La moyenne entre les modèles est effectuée avant la normalisation, tel que recommandé par Hind et al. (2016). L’échelle de couleurs représente les degrés Celsius par 1 C de changement de température moyenne mondiale. Les moyennes zonales des schémas géographiques sont indiquées pour chaque modèle individuel (rouge) et pour la moyenne d’ensemble multi-modèle (noire).
 
Ça veut donc dire que l'amplification Arctique va continuer de s'accélérer pour un temps. (Je prépare un autre article expliquant limites et processus.)
 
Merci de partager, c'est écrit pour informer

Cordialement, Jack 
 


vendredi 14 août 2020

La hausse du niveau des océans s'accélère...

La hausse moyenne du niveau des océans est passée de 3,3mm par an à 4,5mm par an au cours de la décennie 2009-2019.

Source principale : https://johnenglander.net/sea-level-rising-2-1-2-times-faster/

 
Les deux causes

  • l’accroissement de la température provoque la dilatation de l'eau qui est responsable, pour une partie, de la hausse du niveau des océans. On devrait dire «l'océan» puisque qu'ils sont liés, ne font qu'un.
  • Le plus grand responsable, c'est évidemment le fonte des calottes glaciaires  (Antarctique et Groenland)... qui s'accélère.

Il faut savoir que c'est de la hausse du niveau «moyen» dont nous parlons. Les températures, les courants, la géographie, les hausses de masses terrestres, comme la Suède, ou les baisses, comme en Indonésie, influencent le niveau «local» des océans.

La masse étant ce dont émerge ce qu'on nomme gravité, la perte de masse (glaciaire) de l'Antarctique et du Groenland va faire diminuer le niveau des océans autour de ces lieux. 

Le sol du continent Antarctique a la particularité d'être sous le niveau de la mer en bien des endroits, comme en témoigne cette carte réalisée en 2019 par une équipe de chercheurs de l'université California, Irvine

Jusqu'à deux km sous le niveau de l'océan et un km au-dessus, C'est le poids de la glace accumulée au cours de centaines de milliers d'années qui écrase la croûte terrestre.

Par surcroît, en perdant cette masse de glace qui enfonce le sol sous-jacent, cela provoque un rebond, et les terres sous ces deux endroits vont avoir tendance à s'élever au fil du temps. C'est le rebond postglaciaire.

C'est sur l'équateur que la hausse de niveau des océans sera la plus marquée. L'eau, comme tout fluide sur un globe en rotation, a tendance à s'accumuler davantage à l'équateur.

Ce graphique montre la hausse probable du niveau des océans en fonction de nos émissions de gaz qui piègent la chaleur de l'atmosphère, les «gaz à effet de serre». Nous suivons actuellement la trajectoire rouge.

Projection se la haiise du nivean des océans selon nos émissions de GES

Quelques notes

  • La hausse du niveau des océans ne peut que continuer de s'accélérer.
  • Cette hausse connaîtra des périodes de montée subite de l'ordre de 1 mètre ou 2 en une décennie ou deux.
  • Cette hausse affecte la circulation verticale causant notamment des manques de nutriments en surface.
  • Les grands courants océaniques seront aussi affectés, ce qui aura des impacts sur les climats locaux et les pêcheries.
  • Il est très difficile de prévoir quantité et vitesse de la hausse du niveau des océans car la mécanique de perte de masse des calottes glaciaires est un processus fort complexe :  «ça peut être 60cm ou 5 mètres pour 2100» dit un célèbre climatologue.

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Nouvelle étude dans cet article sur l'excellent blogue de Claude Granpey

Risque de disparition brutale de la calotte antarctique (Occidentale) avec hausse spectaculaire du niveau des océans // Risk of Antarctic Ice Sheet collapse and dramatic sea level rise

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samedi 18 juillet 2020

Les incroyables feux dans le cercle Arctique -- Emballement climatique?


Au cours des mois de juin 2019 et 2020, il y a eu plus de feux dans le cercle Arctique que le total de tous les mois de juin des 16 années précédentes.
Vidéo source en Anglais : Climate Change Scorching the Arctic (le réchauffement climatique embrase l'Arctique)
L'Arctique se réchauffe environ trois fois plus rapidement (source en Anglais) que la moyenne globale. Il n'est plus ce qu'il était il y a à peine 40 ans.
Anomalie de températures (°C) des mois de juin 2019 et 2020  comparé à la moyenne des juin de 1950 à 1980.
Source https://data.giss.nasa.gov/gistemp/maps/
Le Canada et l'Europe sont déjà à 2°C de réchauffement, comme bien d'autres régions...
Canada 2,3°C
Europe 2°C
C'est exceptionnel la rapidité du réchauffement que l'on observe dans l'Arctique, c'est en ligne avec les pires prévisions basées sur nos émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) et qui sont déterminés par notre consommation...
 «Quand le pire des scénarios est la routine habituelle»
RCP8.5 (en rouge) trajectoire courante de nos émissions de gaz à effet de serre
Quand vous voyez/entendez «émissions de carbone», ça veut dire CO2, CH4 (pas de suie sans feu)
Vague de chaleur sibérienne
Un autre nouveau record de chaleur, il a fait 38°C en Sibérie

La Presse : La canicule en Sibérie «presque impossible» sans le changement climatique --

La probabilité d'une telle vague de chaleur est de 1 sur 80 000.
Étude en Anglais, voire Table 4: Results of statistical analysis of Siberian region observations.

C'est donc virtuellement impossible sans prendre en compte le réchauffement global de cause humaine (anthropique), comme on ne peut pas gagner à la loto sans acheter de billet.
Nous avons acheté des milliers de gigatonnes de billets pour cette loto là.
La ligne d'arbres
«À cause du réchauffement climatique, il y a de plus en plus de végétation en Arctique»

On entend souvent dire que la ligne d'arbres progresse vers le nord. C'est vrai, mais pas partout. C'est un processus qui nous semble lent, mais qui est incroyablement rapide à l'échelle des temps géologique.

Le faible ensoleillement, la basse température et des sols pas très favorables expliquent cette apparente lenteur.
Les arbres y poussent très lentement. Celui qu'examine Boelman a environ 15 ans.
Photo via Kevin Krajick. Source en Anglais

Le sol dans le cercle Arctique
Oui, c'est du pergélisol (de plusieurs types)

Il est en voie de dégeler (non, ce n'est pas de la fonte) en émettant de plus en plus de gaz à effet de serre et amplifiant ainsi notre urgent problème de réchauffement global (qui induit les changements climatiques).

Mais parlons de ce qui y brûle, la végétation.
La toundra et la taïga sont principalement des zones de végétation.

La toundra est une tourbière (sol à très forte teneur en matière organique) qui se compacte à force de geler et dégeler en surface depuis quelques millions d'années (cycles glaciaires et saisons). Le réchauffement permet à plus de végétation (herbes, arbustes etc.) d'y pousser, mais les vagues de chaleur extrême les assèche rapidement.
La fumée blanche s’élève de la toundra en feu devant les montagnes Baird en Alaska en 2013. Photo : Western Arctic National Parklands. Source en Anglais
«Ce qui se passe en Arctique ne reste pas dans l'Arctique»
Une image satellite capture la fumée des feux de forêt de l’Alaska et du Canada qui descendent dans le Lower 48.Photo : NOAA

Il y a des arbres dans la taïga et comme dans la forêt Boréale, on y retrouve principalement des conifères capables de résister au gel (ils ne poussent qu'un à trois mois par an, selon leur latitude, espèce, sol et climat/météo).

Les feux
Le réchauffement climatique augmente aussi la probabilité de feux.

La végétation tend à s'assécher et s'enflamme plus facilement.
Et les feux accélèrent le réchauffement. C'est un feedback, un accélérateur qui auto-accélère...

Les orages croissants déclenchent les feux
Hausse des feux causés par la foudre dans l’Arctique alors que la région se réchauffe. 

Source en Anglais : Scientific American Lightning-Caused Fires Rise in Arctic as the Region Warms

«±80 % des incendies sur cette région sont causés par la foudre.»

Il y a environ 15 à 20 ans, je me souviens avoir vu lors d'un reportage, une entrevue de deux chasseurs Inuits qui avaient été témoins de leur premier orage estival, avec éclairs et tout. Ils savaient ce que c'était parce qu'ils avaient vu ça à la télé, mais pas plus... (mettez-vous à leur place dix secondes)

Dans cet article en Anglais, on y parle d'un rare orage sur la toundra survenue le 17 juin 2014. L'article continu...
... En 2007, un coup de foudre a déclenché un incendie de forêt, surnommé l’incendie de la rivière Anaktuvuk. L’incendie a duré des semaines, brûlant environ 400 miles carrés de toundra. L’incendie a rejeté environ deux millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphère. Cette valeur dépasse la quantité de CO2 absorbée par la toundra arctique au cours des 25 dernières années.

Les feux zombies?
Un autre phénomène de plus en plus fréquent

C'est simplement un feu qui a continué de brûler dans le sol au cours de l'hiver et qui redémarre dès les premiers jours de printemps. Les hivers y sont de plus en plus courts, moins froid et les printemps hâtifs sont aussi plus chauds.
Et dans certaines régions, les précipitations ont tendance à diminuer.

La végétation morte qui recouvre le sol peut être très épaisse, plus de deux mètres en certains endroits, c'est ce qui permet à ces feux de couver très tout l'hiver.

Source en Anglais : The Rise of Zombie Fires (La montée des feux de zombies)

Et la forêt Boréale?
n'est elle aussi plus un puits (réserve, accumulateur) de carbone

Elle aussi devient émettrice de gaz à effet de serre à cause de l'ampleur des feux (et des vagues de chaleur) qui la dévastent. C'est à l'image  de ce qui se passe dans les forêts tropicales mentionnées dans ce ce long précédent article.

«La forêt boréale Canadienne devient source de gaz à effet de serre»

Source La Presse : «La forêt boréale Canadienne devient source de gaz à effet de serre»

Note : l'article ne mentionne pas que les arbres mourant de chaleur ou d'infestation d'insectes émettent aussi du CO2... Que les feux sont de plus en plus chaud, jusqu'au point de parfois stériliser le sol jusqu'au socle rocheux.


Et on s'en doutait bien...
Radio Canada : Le pergélisol est maintenant un émetteur de carbone

En terminant...
Répartition des stocks mondiaux de carbone organique dans les principales régions terrestres.

Brun = sol
Vert = végétation

La figure montre clairement que le sol capte plus de deux fois le carbone organique capturé par la végétation, à l’exception de la forêt tropicale, où un peu plus de carbone organique est contenu dans la végétation. Une grande partie des stocks de carbone organique de la forêt boréale et du pergélisol sont contenus dans les tourbières.
Source en Anglais https://esdac.jrc.ec.europa.eu/content/soil-atlas-northern-circumpolar-region

 Ce que dit l'Atlas Climatique du Canada : Les incendies de forêt et le changement climatique

Extrait : Quand il considère ce qui attend le Canada, Flannigan dit simplement « qu’il y aura beaucoup plus d’incendies dans l’avenir et nous ferions mieux de nous y habituer ». De plus en plus de Canadiens vivent, travaillent et jouent dans les forêts canadiennes. Cela signifie que davantage de personnes risquent d’être touchées par des incendies de plus en plus importants - même catastrophiques. « Est-ce que #FortMcMurray était un cas isolé ? » Flannigan dit en méditant « les cieux, non »

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En conclusion
les puits de carbone qu'étaient les sols et les forêts sont en voie de devenir des émetteurs de carbone (CO2, CH4 et suie) de plus en plus importants.


La suie (carbone noir) émise par ces incendies contribue au réchauffement, pollue, et accélère la fonte des surfaces gelées lorsqu'elle s'y dépose.
 
Dans ces conditions, le climat ne peut que se réchauffer à un rythme de plus en plus rapide avec les conséquences terribles que l'on peut facilement imaginer et qui commencent à peine à nous frapper... à moins qu'on prenne des mesures plutôt drastiques immédiatement = consommer moins et davantage supporter les actions et les groupes qui participent à la lutte.
 
La semaine dernière, j'ai lu et entendu quelques prévisions. Ça se résume à ceci : à 4°C de réchauffement global moyen :
on estime qu'au maximum, 1 milliard d'humains pourraient vivre, ou survivre, dans des conditions extrêmement difficiles (famines, conflits, météo souvent intenable, migration massive et effondrement de la biosphère (si ça ne se produit pas avant).
Sans l'ombre d'un doute, nous avons grand besoin de courage
Aimez la Vie, elle a grand besoin de force


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C'est écrit pour informer et
il faut en parler

dimanche 21 juin 2020

Réchauffement Global : le carbone noir (suie) en 2e position

Il y a de nombreuses choses dans l'air qu'on respire, du plastique quand on marche le long des plages ; dans les villes et villages, c'est de la suie, des particules de pneus sans oublier les gaz irritant comme l'ozone et l’oxyde nitreux, plus tout le reste...
Le diesel du transport routier

Le carbone noir fait partie des nombreux aérosols qui sont soit des gouttelettes. soit des particules solides (à lire « la pollution de l’air est désormais le principal risque environnemental pour la santé dans le monde »).

Leurs effets sont sur le climat et la météo sont variés, c'est un sujet fort complexe qui n'est pas à l'abri des folles rumeurs lui aussi. Je vais m'en tenir au carbone noir et son impact sur le climat.

Le carbone noir, c'est tout bonnement de la suie provenant de la combustion incomplète des combustibles fossiles et de biomasse (végétation). Ce sont des particules fines de taille égales ou supérieures 2,5 µm (micromètres ou microns) aux formes complexes et multiples. C'est aussi un polluant nocif qui est la principale cause de maladies respiratoires chez tous les animaux, nous inclus.
De le suie sous toutes ses formes

Ci-dessous : Image montrant les particules de PM ≤ 2.5 µm (micromètres) dont le carbone noir fait partie.
Comparatif au 12 juin. L'effet du Coronavirus sur l'activité humaine?
Source : Earth NullSchool
(Cliquer sur le mot "Earth" pour le Menu et sur "À propos" pour l'aide)


Nous savons désormais que le carbone noir est en deuxième position pour sa contribution au réchauffement climatique, et surtout, de combien.
Et oui, l'aviation aussi...

Le forçage radiatif

Sans autre intervention, la Terre maintiendrait un équilibre entre chaleur reçue (via le rayonnement du soleil) et la chaleur retournée à l'espace (sous forme de radiations infrarouges). Le "forçage" est la différence par rapport à ce point d'équilibre et peut donc être positif (accroître) la température, ou le contraire, comme le font les volcans explosifs tel le Pinatubo de 1991.

Certain gaz (tous ceux dont les molécules ont 3 atomes ou plus) interceptent la radiation infrarouge et la rediffusent dans la (mince) troposphère et vers le sol. Ça explique notamment pourquoi les températures nocturnes augmentent plus rapidement que les températures diurnes. Article et données sur Science et Vie.

La différence, c'est que le carbone noir accumule aussi de la chaleur au soleil, il est "noir" et non pas transparent à la lumière visible. Il agit comme un vêtement noir en plein soleil.

Les sources de carbone noir :
  • 42 % Combustion de la biomasse à ciel ouvert (combustion de la forêt et de la savane) «On coupe et on brûle», comme en Amazonie, en Indonésie et ailleurs pour faire place à l'élevage ou à la culture de l'huile de palme. De plus les incendies de broussaille et de forêts sont en augmentation à cause du réchauffement.
  • 18 % Biocarburants résidentiels brûlés avec des technologies traditionnelles (poêles au bois, foyers)
  • 14 % Moteurs diesel pour le transport
  • 10 % Moteurs diesel à usage industriel
  • 10 % Procédés industriels et production d’électricité, habituellement à partir de petites chaudières
  • 6 % Charbon résidentiel brûlé avec des technologies traditionnelles
Le potentiel de réchauffement

Source en Anglais : Black Carbon and Warming: It’s Worse than We Thought
(Le carbone noir et le réchauffement : c'est pire que ce qu'on pensait)

Il y a des années qu'on sait que le carbone noir participe au réchauffement. Ce qu'on sait maintenant, c'est de combien! Ses formes complexes en rendaient les analyses difficiles, ça explique pourquoi ça été aussi long.

Actuellement, le forçage radiatif (ce qui réchauffe) du CO2 s'établit à 1,56 watts par mètre carré et celui du carbone noir à 1,1 watts par mètre carré, ce qui a étonné les chercheurs (et moi-même)... La superficie de la Terre est d'environ 510 065 700 000 000 mètres carrés et on parle évidemment d'une moyenne sur 24 heures, comme pour tous ces calculs.

Une partie du CO2 demeure dans l'atmosphère pendant des milliers d'années. Le carbone noir lui, tombe rapidement à la surface, en quelques semaines tout au plus.
Ouaip! Les navires aussi...

Le carbone noir sur glace, ou neige

On en retrouve partout. Évidemment, ce noir accélère la fonte de façon significative. On en retrouve même sur les glaces de l'Antarctique, mais en moindre quantité car l’hémisphère Sud est beaucoup moins habité, car trop d'eau et pas assez de terre.

De la suie sur  glace. Imaginez l'état de nos poumons...

J’imagine sans peine que cette suie recouvre les feuilles des arbres, les coraux, qu'il en tombe une grande quantité dans l'océan avec des effets méconnus.

À la base, le problème du carbone noir serait relativement facile à résoudre. Il suffirait s'accroître l'efficacité de la combustion de nos machines et réduire la déforestation sauvage. Cela aurait un effet rapide sur le réchauffement et serait un bienfait presque instantané pour tout ce qui vit.

Mais, les profits doivent toujours augmenter, alors, on fait de la déréglementation à la demande pressante, et pesante, des lobbies. Et ce n'est pas qu'aux États Unis, c'est aussi au Canada, en Australie, au Royaume-Uni et chez vous aussi.

Je me répète : «Les profits sont la plus mortelle des dépendances
C'est ça une «externalité économique».

Chaque jour, environ 15 000 litres d'air transitent par nos voies respiratoires et nos poumons, soit plus de 5,4 millions de litres d'air respiré chaque année ou bien encore 17 cl par seconde. Source : Le Planétoscope

Pas étonnant que nous soyons tellement affectés par les maladies respiratoires et cancers.

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Note : merci de partager sur tous les réseaux sociaux. J'ai perdu les contacts qui repartageaient les articles du Climatoblogue depuis que G+ a fermé et que mes deux collaborateurs, et amis, sont décédés...
  
C'est écrit dans le seul but d'informer...

samedi 13 juin 2020

Réchauffement climatique : Les causes de la «cause humaine» ➖ Une psychanalyse s'impose

Oui, c'est bien une crise le climat (et l'environnement). Demandez à ceux ou celles qui ont appris qu'ils avaient un cancer...

Nos habitudes de surconsommation donnent l'équivalent d’un cancer à la Biosphère. Le réchauffement climatique n'est qu'un des symptômes, il y a aussi l'acidification des océans, la pollution de l'air, de l'eau et des sols, la surexploitation des ressources, pêcheries, déforestation, étalement urbain, etc

En économie, la destruction de l’environnement est une «externalité», ça permet d’augmenter (de beaucoup) les profits, et ça entraîne le plus vicieux des cercles vicieux... Plus de profits = plus de destruction.

Les causes principales

«Notre désir à toujours vouloir plus, à être meilleur ou le paraître» (que le marketing stimule avidement).

1- Addiction C'est simple à comprendre le mécanisme de la dépendance (mécanisme de la récompense) : quand on fait quelque chose qui nous plaît, notre cerveau nous récompense principalement avec de la dopamine (et autres neurotransmetteurs bienfaisants). Alors, on tend à recommencer, encore et encore, et on nous fait croire que consommer va nous apaiser.

L'humain est un animal qui a une forte propension à la dépendance : celle au confort, à sa culture, à sa raison... et les artificielles comme le sucre, la cigarette, la caféine, les drogues.

On devient souvent accroc de son boulot (dépendance au travail), de son smartphone (65% de ses utilisateurs le sont), de l'exercice, du jeu, la dépendance affective, etc.

Rééduquez notre cerveau pour sortir de la crise écologique | Sébastien BOHLER



2-  Les mécanismes de protection (qui entraînent la résistance aux changements)
L'ignorance volontaire : quand on en sait assez qu’on sait ne pas vouloir en savoir plus. (Tête dans le sable).

Intellectualisation : quand on comprend et admet les faits. Oui, l'humanité est la cause, et oui l'utilisation des combustibles fossiles, le réchauffement et tous les impacts, j'admets ces faits.
Quand on réagit ainsi, on conserve ça dans notre base de connaissances mais ça ne touche pas vraiment nos émotions. On évite de confronter, d'assimiler. Ça demeure impersonnel.

Dissociation : c'est un mécanisme très commun. C'est se réfugier dans son monde imaginaire, c'est la fuite dans une dépendance ou un comportement compulsif quelconque. C'est aussi la recherche d’anesthésie... perdu dans quelques verres ou devant la télé.

3- Imiter les autres (mimétisme)
Consommation : le « désir mimétique », ruine ou sauveur du monde ?
 Article captivant en Français 

Faire comme les autres est un des comportements les plus sécurisants qui soit. Se conformer à la norme, s'identifier à notre groupe social (tribalisme) nous assure les bienfaits de la dopamine.
« Et si derrière ces fondements de la croissance se cachaient tout simplement les besoins et les désirs ? Le marketing classique est né avec un impératif : satisfaire les besoins des clients. Jean‑Bapstiste Say, dans son « Traité d’économie politique », écrivait déjà en 1803 : « Les besoins des consommateurs déterminent en tous pays les créations des producteurs ». Jusqu’au XXe siècle, les ressources limitées de la planète pouvaient (ou auraient pu) combler les besoins limités des humains. »
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Au fond, tout ça est motivé par la peur, l'anxiété (sources de stress). Ce ne sont que façons différentes qu'elle a de s'exprimer. C'est sur notre crainte d'être une personne de rang inférieur que table le marketing, notre identité.

La peur joue un rôle de premier plan dans l'Évolution et la survie des animaux.

C'est ce qui permet de réagir aux dangers par un de ces mécanismes :
la fuite : (peu importe le genre)
la soumission : souvent dans des rapports d'autorité ou de nombre
le combat : l'action, la protestation, les sacrifices personnels...
comme l'a enseigné Henri Laborit dans ses livres.

Un bref mot sur le déni pur et dur :  c'est d'abord initié par les corporations, pour ne pas nuire à leurs profits (souvenez-vous de la campagne de déni des cigarettiers par exemple).
Merci à #CHESTER pour la caricature :)
Aussi, lorsqu'ils répètent ces inepties, ça permet à ces gens de croire qu'ils sont plus intelligents que tous ces scientifiques, et aussi de s'afficher en tant que membre d'une tribu. La politique, c'est tribal (demandez à Platon).
On aime bien nos egos quand ils sont bien gros.

* * * * *

Mais les dangers qui ne sont pas immédiats sont habituellement ignorés. Pourtant, c'est dans ces cas que notre intelligence devrait servir...


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Plus on est riche, moins on a de compassion

Source an Anglais : Scientific American -How Wealth Reduces Compassion 

Traduction d'un paragraphe : Qui est le plus susceptible de mentir, de tricher et de voler — le pauvre ou le riche? Il est ordinaire de croire que plus vous êtes riche, plus vous êtes susceptible d’agir équitablement. Après tout, si vous avez déjà assez pour vous-même, il est plus facile de penser à ce que les autres peuvent avoir besoin. Mais la recherche suggère que le contraire est vrai : alors que les gens gravissent l’échelle sociale, leurs sentiments de compassion envers les autres déclinent.

On me demande souvent :
«Y a-t-il de l'espoir?»
L'espoir n'est qu'à la mesure de notre courage,
pas de courage...
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Merci de partager, c'est écrit pour informer


jeudi 11 juin 2020

Retour à la Normale ou à l'Anormale?

Pendant que tout le monde parle de retour à «la normale»...

La normale ou l'anormale?

Qu'est-ce qui est «normal»?

Vivre sur une planète recouverte d'océans à 71%
qu'on a orgueilleusement nommé Terre?
et qui tourne autour à 31 km/seconde
autour d'un astre en fusion
lui-même tournant à 200 km/seconde autour du centre d'une galaxie
contenant elle-même au moins 100 milliards d’autres étoiles?

Et tout ces milliards d'autres galaxies...
les fabuleuses nébuleuses
les trous noirs plus noir que noir
les amas et les superamas
le nôtre, Laniakea
Laniakea « paradis incommensurable » ou « horizon céleste immense »
Wikipedia
Jusqu'à preuve du contraire
Planète Terre est la seule où il y a de la vie
si abondante, si complexe et si variée
totalement interreliée
où l'espèce qui se croit intelligente
détruit l'environnement à force de consommer
bien des inutilités

Qu'y a-t-il de plus important que la Vie?
Certainement pas les profits
ni la politique-raillerie

5 kilomètres...
Vers le haut, et vous ne vivrez plus
sauf dans une coquille
5 kilomètres vers le bas
même résultat
Une bien mince marge
pour des égos aussi larges

J'entends qu'on parle de retour à l'anormal
parce que ce n'est pas normal de brûler, polluer, tuer
et même exterminer
en prenant son café matinal
sans comprendre de quoi on parle
sur quel monde on est, ce qu'on fait et les conséquences...

Être en vie est le plus grand, et bref, des bénéfices,
pour tout ce qui vit...
 Vous ne savez pas que faire? Commencez par participer la moins possible à cette destruction effrénée. S'informer et en parler. Bref, agir intelligemment et son minimum de libre-arbitre.

#Surconsommation : trois exemples
4 raisons pour lesquelles il y a trop d'iPhones pour l'environnement | Ecologie


Aviation : vols par jour


Article antérieur : Vous Prenez l'Avion? Et si Vous Aviez un Supplément de Bagage à Votre retour?

Le terme économique le plus important : «Externalité»

Ça se résume exactement à ceci

... ou ceci

Ça s'accélère... 2°, c'est pour trop bientôt 

Au programme à partir de ±2032 (2°C) : accroissement des famines, des migrations massives, sécheresses, vagues de chaleur cuisantes, inondations pires et plus fréquentes, conflits, épisodes de barbarie, autres pandémies, ouragans et typhons de catégorie 6, extinction d'écosystèmes complets, suivi d'un lent et pénible écroulement de la civilisation à partir de ±2050 (3°C)...
si on ne se bat pas dès aujourd'hui

Prenez le temps de bien écouter ceci

Jancovici : Le Covid et après ? - CJD - 28/05/2020


Merci de partager, c'est écrit pour informer
et pour tenter de sauver notre si fragile vaisseau spatial.