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mercredi 11 janvier 2017

Réchauffement climatique, fonte de la banquise et des calottes polaires : Actualités brûlantes de l’arctique et de l’antarctique !

Article par Yoann de docuclimat, un site à ajouter à vous favoris avec qui c'est un plaisir d'unir mes forces.
Comprendre pour mieux agir ; s'unir pour mieux informer.
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Les dernières actualités sont « brûlantes » pour le pôle sud et le pôle nord (faible extension record des deux banquises, températures record dans le cercle Arctique, dislocation de plateformes glaciaires,…) ! Malheureusement, des études scientifiques parues ces derniers mois sur l’Arctique et L’Antarctique ne peuvent que nous inciter à nous inquiéter bien plus pour notre futur et à ne pas être optimiste !

Le prochain rapport du GIEC ne paraîtra pas avant 2022, or avec le progrès constant de la science climatologique et paléoclimatologique, les études se font de plus en précises sur notre climat actuel, son passé et son évolution possible… et au cours de ces dernières années les preuves d’un possible brusque changement du climat, à cause de nos émissions de gaz à effet de serre, s’accumulent ! Pendant ce temps là les politiques tergiversent, entretenant leurs liens avec des multinationales qui n’ont aucun intérêt à ce que nous prenions en compte l’urgence de changer de société et les climatosceptiques se régalent

Je vous transmets ainsi en vrac des articles à partager autant que possible autour de vous, et notamment une sélection de deux articles plus qu’inquiétants et qui nous devraient nous encourager à nous mobiliser en conséquence face au réchauffement climatique !
dessin-cartoon-banquise-2
1er article, parue le 10 Janvier 2017, issu du site de la revue « Pour la Science » :
La calotte polaire Groenlandaise plus instable qu’on ne le pensait.
Extrait : « L’analyse d’échantillons de sédiments marins et du socle rocheux groenlandais suggère que la calotte glaciaire du Groenland a complétement disparu pendant de longues périodes au cours du dernier million d’années. 

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[…]  Ainsi, il semble que la calotte glaciaire groenlandaise, de plusieurs kilomètres d’épaisseur au centre, peut fondre et se reconstituer très vite à l’échelle géologique. Or au cours du dernier million d’années, la température moyenne de la Terre a été égale ou supérieure à celle d’aujourd’hui au moins deux fois, pendant les périodes interglaciaires précédent l’actuelle. La dernière remonte à 125000 ans ; la température était alors un degré au-dessus de celle juste avant la révolution industrielle et la fonte de la calotte groenlandaise avait fait monter le niveau des océans de 7 à 8 mètres. L’autre période interglaciaire remonte à 400000 ans, avec des températures moyennes de deux degrés au-dessus de la valeur préindustrielle ; la fonte de la calotte groenlandaise et d’une partie de l’Antarctique avait fait alors monter le niveau des mers de 10 mètres. Une fonte rapide qui s’est probablement produite au moins deux fois en moins d’un million d’années…

Ainsi, à l’échelle géologique, la calotte glaciaire groenlandaise est très instable. Et les deux degrés d’augmentation de la température moyenne d’ici la fin du siècle fixés comme limite souhaitable lors de la COP21 sont suffisants pour la faire fondre de nouveau. Et encore, cette limite de deux degrés suppose que l’on mette tout en oeuvre pour stabiliser le réchauffement du climat… « 
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2ème article, parue le 8 Janvier, issu de l’excellent blog « Global Climat » :
Le réchauffement moderne reproduirait les bouleversements passés de l’Antarctique

Extrait : « Il y a environ 15 000 ans, l’océan autour de l’Antarctique a connu une brusque élévation de son niveau de plusieurs mètres alors que la surface de la mer était froide autour du continent blanc. Cela pourrait se reproduire car les conditions actuelles présentent certaines similitudes, selon une étude parue dans le magazine Scientific Reports.

La fin de la dernière glaciation nous offre peut-être un analogue des tendances climatiques futures, avec un réchauffement important, un renforcement des vents d’ouest et leur migration vers le pôle, ainsi qu’une augmentation des niveaux de dioxyde de carbone atmosphérique.

Dans des études antérieures, les scientifiques avaient trouvé des indices de huit événements de fusion massive dans les sédiments en haute mer autour de l’Antarctique. Cela s’est produit au cours de la transition entre la dernière période glaciaire et la période chaude actuelle. La fonte la plus importante a eu lieu il y a 14 700 ans, lors de l’événement dit « impulsion de fonte 1A ». Il s’agit d’un événement de brusque élévation du niveau de la mer, qui aurait atteint 20 mètres en moins de 500 ans et peut-être même en moins de 200 ans. »
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Source des deux articles :
http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/a/actu-la-calotte-groenlandaise-plus-instable-qu-on-ne-le-pensait-37948.php
Le réchauffement moderne reproduirait les bouleversements passés de l’Antarctique


Nous sommes la première espèce sur Terre qui possède la possibilité d’avoir conscience de son environnement dans sa globalité, de nos interactions (pour l’instant catastrophiques) avec notre environnement et de l’influence fondamentale qu’à ce dernier sur nos vies et la pérennité de l’espèce humaine… Qu’en faisons-nous réellement de cette intee de la banquise et des calottes polaires : Actualités brûlantes de l’arctique et de l’Antarctique ! dessin-cartoon-banquise-1

Sinon, j’imagine des extraterrestres qui visiteraient notre planète d’ici quelques milliers d’années et qui effectueraient des études archéologiques et paléoclimatologiques. Nous désigneraient-ils vraiment comme l’espèce la plus intelligente sur Terre ?…

Les animaux et pieuvres ont une intelligence impressionnante que nous découvrons de plus en plus, ils ne menacent pas leur avenir et vivent en corrélation étroite avec les ressources limitées de leur environnement. Peut-être serait-il temps de regarder du côté du reste du vivant pour retrouver un peu d’humilité !

Il est temps de comprendre aussi l’urgence de lutter contre celles et ceux qui s’obstinent à détruire notre environnement pour toujours plus de profits ou d’intérêts politiques à court terme et l’importance d’agir collectivement pour nous réinsérer au sein de la nature, et non détruire l’environnement qui nous fait vivre !

Agissons au plus vite ! Partagez ces deux articles autour de vous !
Yoann du blog docuclimat
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Voir aussi une sélection d’autres articles importants sur la situation actuelle en Arctique et Antarctique (études climatiques, paléoclimatologiques, missions scientifiques en cours ou en projet, etc…) :
Lorsque la « bombe » méthane explosera, l’homme aura du souci à se faire
Antarctique, visualisez l’iceberg géant qui se détache du continent
Ce seul glacier pourrait faire grimper le niveau des eaux de 3,50 mètres
Une année record en Arctique (bilan de l’année 2016)
Les extraordinaires anomalies de l’Arctique
Ces deux glaciers de l’Antarctique qui inquiètent particulièrement les scientifiques
Réchauffement climatique : « Nous avons passé le point de non-retour » indique une nouvelle étude
Montée de la mer : au minimum 6 mètres
Bien que sublimes, ces lacs bleus qui sont apparus en Antarctique inquiètent énormément les scientifiques. Et vous allez vite comprendre pourquoi
Un vent mystérieux fait fondre l’antarctique
A la recherche de la plus ancienne glace sur Terre en Antarctique – Mission scientifique de l’Institut Polaire Français
Des scientifiques du monde entier embarquent en Antarctique observer les effets du changement climatique
Projet de Jean Louis Etienne : Le Polar Pod pour étudier l’océan Austral
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Voir aussi ici les documentaires référencés sur mon blog à propos de l’arctique et de l’antarctique :
https://docuclimat.wordpress.com/documentaires-en-streaming-par-categories/
Et des liens pour suivre l’évolution de notre climat, de l’arctique et de l’antarctique :
https://docuclimat.wordpress.com/liens-utiles-pour-suivre-la-meteo-et-le-climat/
Voici un graphique évocateur du Réchauffement climatique en cours et qui va en s’accélérant :
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Pour finir, voici dans quel état je me sens en ce moment… Je vous laisse partager mon sentiment avec cette magnifique musique :

vendredi 14 octobre 2016

La Terre a Dépassé le Max d'Absortion Carbone – Sans que Personne ne le Remarque

Pour l'instant, je crois sérieusement que c'est la pire nouvelle climatique du siècle! On dirait bien que c'est le début de l'emballement climatique : de plus en plus chaud et de plus en plus chaotique.

J'ai publié cet article le 5 mai dernier : Que se Passe-t-il Avec le CO2? 

...j'ai la réponse aujourd'hui. 

Ceux qui se demandent si nous avons dépassé un point de non-retour dans le réchauffement climatique, c'en est définitivement un.

Nous nous sommes aperçus depuis quelque temps que le taux de CO2 augmentait plus vite que nos seules émissions (dans le contexte habituel) ; nous savons, avec une assez grande précision, ce que nous avons émis, juste à voir ce qui a été vendu sur les marchés boursiers. On se doutait que la cause était que la Terre (océans inclus) qui débutait son indigestion de CO2, mais il fallait en être sûr, scientifiquement sûr. On a évidemment blâmé El Nino, mais, ce n'était pas de sa faute, c'est de la nôtre. 

Ayez une pensée pour nos gouvernements corrompus.

Récemment, on s'est fait passer une pub qui disait que la Terre n'avait jamais été aussi verte et que c'était à cause du CO2. Publicité très certainement commandée et payée par l'industrie des combustibles fossiles. Qui d'autre? En réalité, la Terre se meurt à cause du CO2, elle en fait une indigestion sévère, fort possiblement mortelle...

Mais c'est quoi le "maximum d’absorption carbone"? (Peak Carbon)

     Un petit retour dans l'histoire

Lors de la préparation de 4e rapport du GIEC, publié en 2007, les scientifiques ont fait des simulations pour savoir combien de carbone la Terre pourrait encore absorber avant d'en rejeter (exactement comme une indigestion). Ils avaient prévu que cela se produirait vers 2070...

Remontons le temps un peu plus... 

Dans les années 1960-1970 le taux auquel la capacité de la nature à absorber du carbone avait augmenté, car effectivement, le CO2 aide à la croissance du règne végétal. S'ils ont basé leur simulation sur les données sur une moyenne qui inclut les belles années, les années 1960 à 1980, il est normal que la simulation aie un fort biais positif, ils ont surestimé la capacité de la planète à absorber du CO2.

Observez le graphique ci-dessous. Le niveau de CO2 monte et redescend à chaque année. Quand l'été commence, le taux de CO2 diminue car la végétation se remet à en capturer du carbone et en enfoui aussi une partie dans sol. L'automne, les feuilles ne capturent plus de CO2 et par surcroît, en émettent en se décomposant.
Ce rythme est le reflet de ce qui se passe dans l’hémisphère Nord, car l'hémisphère Sud est principalement composé d'océans.
C'est en analysant de près ces données que le Professeur James Curran (réviseur scientifique du 4e rapport du GIEC "AR4"), a découvert que la Terre absorbe de moins en moins de CO2 depuis 2006.

Le CO2 est aussi un gaz à effet de serre et pas seulement quelque chose qui aide les plantes à pousser ; il réchauffe dangereusement notre planète.
"Seulement une seule étude approuvée par des pairs (c'est la norme en science, sinon n'importe qui pourrait dire n'importe quoi sans preuve ou démonstration) sur 581 attribue le réchauffement climatique à autre chose que nos émissions de CO2." (Selon une étude évidemment révisée par des pairs.)
L'appétit de la planète pour le carbone décroît, les océans sont déjà très acides (30% plus acides) et selon les biologistes marins et océanographes, les océans ne peuvent presque capturer de CO2 . Avez-vous déjà fait de l'acidité dans votre estomac? Les océans s'en portent très mal, le phytoplancton (essentiel pour fabriquer l'oxygène planétaire) et les coraux se meurent, eux aussi...

Voyez à quel rythme a progressé la concentration de CO2 dans l'atmosphère. Ça va se mettre à grimper de plus en plus rapidement avec l'indigestion de CO2 que nous fait la planète.
Remarque que la courbe 1950-2010 est exponentielle et non pas linéaire.
Les plantes et les arbres ont atteint le "peak carbon" il y a 10 ans : article en Anglais. Autre source qui a servi à cet article, l'entrevue sur : Radio Ecoshock

La différence de ce que les plantes et les arbres n’absorbent plus ou rejettent du CO2 est l'équivalent des émissions de la Chine, soit environ 25% du total mondial. Mais avant de blâmer les Chinois, leur consommation par habitant est beaucoup moins élevée que la nôtre. Aussi, si la Chine pollue, c'est en grande partie pour fabriquer nos biens de consommation.

Voyons les émissions en tonnes métriques par habitant de quelques pays.

     Par quels mécanismes le CO2 augmente-t-il plus rapidement que nos émissions?

Les températures qui augmentent rapidement et auquel les plantes ne peuvent s'adapter assez rapidement (après tout, les arbres ne peuvent pas se sortir les racines du sol pour migrer vers le Nord). Ça doit perturber leur croissance qui n'est plus assez rapide ou autant en santé comme avant. Gardez en tête que c'est une moyenne pour toutes les espèces végétales sur toute la surface de l'hémisphère Nord (ça fait beaucoup moins de CO2 de stocké par les plantes).

Des sécheresses et canicules en nombre croissant dans certaines parties du monde (les États-Unis ont connu des sécheresses prolongées (qui se prolongent encore dans certaines régions), le  Moyen-Orient aussi ainsi que l'Amazone par exemple) peuvent endommager sévèrement la végétation naturelle et les récoltes dans leurs capacités à se développer et à capturer du CO2.

Les vents puissants qu'on prédit peuvent causer de sérieux dommages aux forêts et amplifier d'autres impacts négatifs.

Les feux de forêts à grande échelle comme on en voit aux États-Unis, en Russie, en Indonésie, en Alaska et au Canada détruisent le couvert végétal et brûlent même le sol qui contient de grandes réserves de carbone qui se retrouve lui aussi dans l'atmosphère avec celui des arbres. Ces feux transforment ces grands capteurs de CO2 en monstres émetteur de CO2 et autres polluant (CO et SO2 entre autres)

La sécheresse peut aussi transformer les tourbières en émetteurs de carbone, les tourbières craquellent, se fissurent perdant ainsi de la cohésion et s'effondrent soit pour, s'oxyder directement en CO2, et lors de pluies intenses s'écouler dans les rivières qui montrent certainement un taux croissant de carbone organique dissout dans l'eau dans plusieurs régions du monde : Alaska, Sibérie, Nord Canadien, Indonésie... et ailleurs.
À lire! > La dynamique du pergélisol des environnements naturels et bâtis.
Il n'y a pas que les sécheresses, les inondations et les pluies trop intenses peuvent aussi détruire la végétation et les récoltes en saturant les racines. Ça érode les sols et emporte parfois la végétation elle-même.

À une échelle moins vaste, mais globale et certainement très importante elle aussi, c'est la façon dont fonctionne la biodiversité des sols. Nous n'en connaissons probablement pas assez sur comment la température, la quantité d'eau, les variations et les extrêmes affectent les écosystèmes des sols et leurs aptitudes à fonctionner efficacement et soutenir un écosystème végétal à leur surface.

Nous savons (de plusieurs sources) que le pergélisol de l'hémisphère Nord (Il y en a vraiment très peu dans l’hémisphère Sud) ont commencé à émettre du CO2 (et du méthane) durant les mois d'été en quantités importantes (mais difficile à chiffrer avec précision car c'est un immense territoire complexe). Chose certaine, ces émissions provenant de la toundra (et du pergélisol sous-marin) ne peuvent qu'augmenter (de plus en plus rapidement) au fil des ans.
(NDT : Jai lu quelques études et articles au sujet du pergélisol et des émissions de CO2 et de méthane qui peuvent s'en échapper ; quand les émissions vont devenir importantes (vraiment beaucoup plus de gaz à effet de serre que nous en émettons), alors, ce sera la pire nouvelle climatique du 21e siècle, et l'une des dernières...)
Le pergélisol recouvre environ 20% de la surface terrestre du globe, principalement dans le nord de l'Amérique, au Groenland et en Sibérie. Il recouvre près de la moitié du territoire canadien. La superficie du pergélisol varie. Il peut être continu (100% du sol est gelé; en rose sur l'image ci-dessous), étendu (de 50 à 90% du sol est gelé; en bleu sur l'image ci-dessous) ou discontinu (de 10 à 50% du sol est gelé; en orange sur l'image ci-dessus). Image : site intéressante à lire.

      Merci de partager cet article, il faut informer les gens.

lundi 20 juin 2016

Bouleversement : La Chaleur Océanique Envahit l'Atlantique Nord

Ceci est une traduction/adaptation de l'article "Ocean Heat Overwhelming North Atlantic." Merci à Sam Carana et Arctic news pour leur collaboration et leur accord donné pour la traduction et l'utilisation de leurs graphiques et images.
Désolé, je ne peux traduire les graphiques.

N.B. Les passages en italiques sont des ajouts de ma part afin, je crois, de vous éclairer davantage.
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La superficie de la glace sur l'océan Arctique est au plus bas niveau jamais observé pour ce temps-ci de l'année.

Donnée la plus récente : 9,931,177 km carré (16 juin 2016)
Image : JAXA

Non seulement la superficie de la glace sur l'Arctique est elle à son plus bas niveau (pour cette date), mais aussi, la glace s'amincit très rapidement, elle est plus fragmentée, moins concentrée et de couleur plus foncé. Les températures à la surface de l'océan près de Svalbard atteignait 12,8°C dans le cercle vert le 14 juin 2016 ; c'est 10,9°C au dessus de la moyenne de 1981-2011 comme on le voit sur l'image ci-dessous (avant 1981, c'était de la glace solide ou avec très peu d'eau, même au 16 juin).
Par Sam Carana de Arctic-news

L'image ci-dessus montre aussi que l'étendue d'eau froide dans l’Atlantique Nord s'est passablement rétrécie. Par contre, la zone froide dans l'océan Pacifique s'est agrandie.
Pourtant, beaucoup d'eau de fonte s'est écoulée du Groenland en 2016, tel que l'illustre cette image (à droite) du NSIDC.org


L'écoulement depuis l'Alaska et la Sibérie semble moins important que l’écoulement d'eau de fonte vers l'Atlantique Nord. Donc, comment se fait-il que la zone froide dans le nord du Pacifique soit devenue plus grande que celle dans l'Atlantique nord? Et comment se fait-il que le zone froide dans l'Atlantique nord se soit rétrécie autant?

La différence est très marquée, surtout lorsqu'on considère l'intensité des anomalies froides. Si ce n'est pas l'écoulement d'eau de fonte (froide), quelque chose d'autre doit forcément influencer ces zones d'eau froide dans l'Atlantique comme dans le Pacifique. 

La différence est certainement causée par autre chose que le Grand convoyeur mieux connu sous le nom de "circulation thermohaline" (thermo pour chaleur, haline pour salinité. Ce sont les différences de densité de l'eau qui font circuler ce grand courant). Ce courant apporte de l'eau chaude dans l'Atlantique Nord et retourne de l'eau froide vers le sud. Il fait exactement le contraire dans le Pacifique nord : il y apporte de l'eau froide et retourne de l'eau chaude vers le sud.  
Le Grand Convoyeur réchauffe l'Atlantique nord, mais refroidit le Pacifique nord.
Créé par Sam Carana pour Arctic-news.
Note : cette animation est plutôt volumineuse et peut nécessiter un certain délai pour s'afficher complètement.
(Le but n'est pas de suggérer l'hypothèse d'un dysfonctionnement très anormal du "Grand Convoyeur", cela n'aurait pas de sens pour expliquer les observation dont nous parlons. La circulation thermohaline est une pièce importante du système climatique qui fait circuler le tiers de l'énergie thermique, le reste de la chaleur est transportée vers les zones froides par les courants atmosphérique, mais lentement.)

C'est fort probablement le réchauffement accéléré des océans qui a presque totalement annihilé ce qu'était la zone froide dans l'Atlantique nord.

Pour ce qui est de la zone froide apparue dans le Pacifique nord, encore là le réchauffement accéléré des océans a pu modifier des courants marins moins connus, les vents, et la venue prochaine de La Nina alors qu'El Nino vient tout juste de se terminer sont des explications partielles mais qui sont qui prisent ensemble, sont les plus plausible quant à l'origine de l'apparition de cette nouvelle étendue d'eau anormalement froide.

L'image ci-dessous montre une autre comparaison. La partie du haut montre les anomalies de température du 1er juin 2015, et celle du bas du 1er juin 2016, mais par rapport à la moyenne 1961-1990 cette fois. (Notez la différence du bleu qui montre les eaux anormalement froides.)
 
Même si le Grand Convoyeur peut ralentir (et a montré des signes importants de ralentissement), ce qui est encore plus important que sa vitesse, c'est la quantité de chaleur qu'il transporte dans l'Atlantique nord.
 

Vers 2009-2010, une partie du Grand Convoyeur, le Gulfstream, a sérieusement ralenti à cause de l'étendue d'eau froide (provenant de la fonte accélérée du Groenland). Cela a ressemblé à un bouchon de circulation sur une autoroute avec, pour résultat direct, de causer une hausse du niveau de l'océan de 128 mm le long de la côte nord-est américaine et a aussi affecté la cote est Canadienne, plus particulièrement la Nouvelle-Écosse.
Source en Anglais.

Anomalies des températures océanique de l’hémisphère nord selon la moyenne 1901-2000 (le zéro). Données de janvier 1880 à mai 2016 avec une courbe de tendance polynomiale ajoutée pour les prévisions futures.
Si une telle tendance se poursuivait, ou même se renforcerait, encore plus d'eau chaude se retrouverait dans l'Atlantique nord et dans l'océan Arctique. Vu que l'apport depuis l’Atlantique est d'environ 10 fois celui du Pacifique, cela ne va qu'accroître rapidement le réchauffement de l'Arctique.
On a entendu plusieurs histoires et prévisions sur ce que causerait l'immense zone d'eau froide qui s'était accumulée dans l'Atlantique nord. Apparemment, l'histoire est loin d'être terminée avec cette fluctuation d'eau froide de l'Atlantique nord et du Pacifique nord. Donc pas de longue période froide en vue pour l'est du Canada et l'Angleterre (pour le moment).
Je sais que cela prend environ un millénaire à une molécule d'eau pour faire le circuit complet de la circulation thermohaline, ce ne n'est pas la cause ; ce bouleversement demeure néanmoins un phénomène très étrange, inattendu, et qui s'est produit vraiment très rapidement.
Un océan Arctique plus chaud ne va qu'accélérer le déclin de la glace ce qui va permettre au soleil de réchauffer l'océan (et donc le climat) encore plus rapidement. (Sans oublier les impacts importants sur le courant Jet, le principal moteur météo de l'hémisphère nord).

Le "Feedback" no14 (boucle de renforcement positif, donc qui amplifie/accélère le réchauffement) fait référence à la chaleur (latente) qui a d'abord fait fondre la glace sera maintenant absorbée par l'eau de l’océan Arctique.

À mesure que la glace maritime se réchauffe, 2,6 J/g (joules par gramme) va dans chaque degré C de réchauffement de la glace. À mesure que la glace fond, toute l'énergie (334J/g) sert à transformer la glace en eau tandis que la température de l'eau demeure à 0°C.

Un fois que toute la glace a fondu, toute la chaleur subséquente va servir à réchauffer l'eau à 4,18 J/g pour chaque degrés C de réchauffement additionnel de l'eau. La même quantité d'énergie qui fait fondre la glace fait ensuite chauffer l'eau qui a résulté de la fonte à 80°C.

À la longue, l'eau de l'Arctique peut donc se réchauffer beaucoup... trop. Si les océans se réchauffent trop, l'évaporation sera tellement rapide que le vapeur d'eau pourrait, à la longue, quitter la Terre et la transformer en désert brûlant sans eau, et sans vie...)
             24 juin 2012                   |   Prévision pour le 24 juin 2016
B
  La superficie de la glace sur l'océan Arctique est en diminution rapide tel que démontré par cette comparaison.
Comme le montre l’image suivante, ce n'est pas seulement la superficie de la glace qui diminue, mais aussi son volume qui est comparé sur l'image ci-dessous entre le 16 juin 2012 et le 16 juin 2016. Elle est nettement plus mince en 2016.
(Je rappelle que 2012 est l'année ou le volume et la superficie de la glace sur l'océan Arctique était à son plus bas niveau depuis des millénaires et qu'avant 1985 (environ), la glace atteignait plusieurs mètres d'épaisseur et sa couverture était quasi totale sur l'Arctique, même en été.

 

Avant donc, l'épais couvercle de glace servait de tampon, de bouclier de protection au réchauffement. La chaleur était engloutie par la glace, mais cette dernière a fondu à un rythme impossible avant notre époque, la nature à elle seule aurait pris au moins un siècle pour la faire fondre. Le réchauffement actuel de notre planète se produit au moins 10 fois plus vite que ce que la nature pourrait le faire. Le bouclier qui protégeait du réchauffement l'océan Arctique est à toute fin pratique, presque entièrement disparu.

Visualisation du bouclier qu'était la glace plus épaisse avant 2012 et nettement plus mince après le minimum record enregistré en septembre (fin de l'été) 2012. La chaleur qui s'accumule maintenant dans l'eau va finir par atteindre les hydrates de méthane, principalement dans les haut-fonds marin de l'océan Arctique. C'est ce méthane que craignent la majorité des climatologues car il pourrait être relâché très rapidement dans l'atmosphère et en grande quantité ; on suspecte avec un bon degré de certitude, que cela s'est déjà produit au cour d'extinction massive précédentes... Le résultat serait une hausse très rapide et substantielle du réchauffement pouvant facilement atteindre un catastrophique 4°C ou plus. Voir cet article antérieur : Le méthane : l'arme fatale des changements climatiques

 Le danger est donc que l'eau réchauffée atteigne, probablement plus tôt que tard selon certains scientifiques, ces hydrates de méthane et que ces dernières s'éjectent avec force dans l'atmosphère...

Nous sommes au seuil d'une catastrophe capable d'exterminer au moins 50% des espèces vivantes, dont la notre, et exige la mise en place d'un plan d'action d'ensemble et efficace comme décrit dans ce plan d'action climatique (en Anglais mais traduisible).

Merci de partager mes articles. C'est ma seule récompense, mais elle me fait bien plaisir.

     Liens en Anglais
- NASA Study Finds Atlantic 'Conveyor Belt' Not Slowing (March 25, 2010)
http://www.jpl.nasa.gov/news/news.php?release=2010-101

- Arctic Ocean Circulation: Going Around At the Top Of the World, by Rebecca Woodgate (2013)
http://www.nature.com/scitable/knowledge/library/arctic-ocean-circulation-going-around-at-the-102811553

- Feedbacks
http://arctic-news.blogspot.com/p/feedbacks.html

- Climate Plan
http://arctic-news.blogspot.com/p/climateplan.html


Une référence supplémentaire dont je me suis servi pour compléter l'arcticle.
https://paulbeckwith.net/2016/06/16/new-podcast-melting-arctic-and-effect-on-gulf-stream/

dimanche 16 août 2015

Les Mauvaises Nouvelles Climatiques de l'Été 2015... Partie 1


    Les incendies de forêt en date du 8 Août 2015 sur le continent Nord-Américain. 

Aux USA, ce sont au total 25 189.86 Km/2 qui ont brûlé en 2015 pour 37,894 incendies. C'est très près du record de 2011 alors que 25 578.22 Km/2 avaient brûlé à cette même date.
Au 10 août 2014, il y avait eu aux États Unis 35 429 incendies de forêt et/ou de broussailles pour un total de 9 856 Km/2
Source : http://www.nifc.gov/fireInfo/nfn.htm

Au Canada, il y a eu 6,071 et ce sont 39 188.24 Km/2 de forêt et de toundra qui sont partis en fumée en 2015 ; un record, mais 2014 était le précédent record avec 36957.55 Km/2 avec 4 230 feux.

Des pompiers dans l'enfer de la Californie. Les incendies étant de plus en plus violents et imprévisibles, les risques pour les pompiers sont inacceptables ; il y a 20 ans, les incendies étaient loin d'atteindre de tels niveaux de dangerosité.

Californie : un brave pilote combat un incendie dans des conditions de vol difficiles ;
l'air est très turbulent au dessus des feu
x.

Californie : 40 maisons détruites dans ce feu.

Un fait intéressant à ne pas passer sous silence : dans la province de Québec, seulement 383.27 Km/2 ont flambé en 2014, et c'est encore moins en 2015 avec seulement 49.85 Km/2. La cause des ces petits nombres en est évidemment les changements climatiques. Le Canada est nettement scindé en deux à cause des ondulation du courant Jet ; l'ouest est chaud et sec alors que l'est demeure anormalement frais et humide depuis disons 2011. En fait, on peut synchroniser tout ceci avec la sécheresse Californienne ; c'est depuis le début de cette dernière que les ondulations du courant Jet dont j'ai déjà fait mention (nommées RRR et TTT en Anglais) sont coincées dans la même position sur l’Amérique du Nord. Voir cet article svp. Ce sont ces ondulations anormalement fixes du courant jet qui sont responsables de la sécheresse en Californie et du climat canado/américain scindé en deux dans le sens est/ouest environ au dessus de la frontière entre l'Alberta et de l'Ontario.


Dans quelques années, le nombre d'incendies de forêt va certainement diminuer car plus ça va, moins il y a de forêt à brûler... Aussi, les feux de forêt sont beaucoup plus intenses qu'il y a une douzaine d'années et plus à cause du manque de pluie et des températures plus élevées résultant du réchauffement climatique. La férocité des ces feux brule ou stérilise même la terre souvent jusqu'au fond rocheux. Ces conditions rendent la repousse des arbres et arbustes très difficile ou voire totalement impossible sans des conditions climatiques favorables. 
Ci-dessus, une vidéo courtoisie de la CBC lors
d'un des feux de forêt dans le nord de la 
Saskatchewan au début de juillet 2015
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      El Niño et le "Blob"

Le El Niño qui est en train de se développer sur la ligne équatorial dans l'océan Pacifique vient de franchir une autre étape dans sa croissance pour atteindre le niveau "Monstrueux" et ile lui reste du temps et de l'énergie accessible pour grandir. Il atteint sa pleine maturité dans la semaine suivant Noël.

Ses conséquences sur la faune et la flore aquatique sont désastreuses ; les espèces qui ne peuvent fuir sont soumises à une eau trop chaude et donc aussi avec un faible niveau d'oxygène. Mais dans le contexte actuel des températures de l'eau tout le long de le long de la côte ouest du Pérou à l'Alaska, la survie devient très difficile...
Image depuis nullschool.net créé par A.Randomjack pour le Climatoblogue
Les impacts d'un El Niño sont nombreux et affectent une grande partie la planète ; les vents changent et transportent des averses diluviennes tout autour du globe, ou les sécheresses empirent, des vagues de chaleur dans des endroits inhabituels... Un El Niño monstre dans le contexte actuel des changements climatiques abruptes, bien malin celui qui saura prédire où, comment, quand et quels seront les impacts qui se feront ressentir.

Circulation Thermohaline (Le Grand Convoyeur)
Pour ce qui est du "Blob" (zone d’eau anormalement chaude le long de l’Alaska et de la Colombie Britannique), rien de majeur n'a changé. Par contre, le climatologue Paul Beckwith commence à comprendre comment il s'est formé. Sans entrer dans les détails, le Grand Convoyeur connu sous le nom de circulation thermohaline (courant alimenté par les différences de températures (thermo) et la densité supérieure de l'eau salée (haline) s'est modifié à cause des changements climatiques bien sur. Ces malencontreuses modifications poussent l'eau chaude vers la côte nord ouest de l’Amérique du nord là où elle s'accumule pour créer ce qu'on appelle le "Blob", mot qui veut dire masse informe et qui a aussi été le titre d'un film de fiction/horreur en 1988. Le "Blob" a un impact direct dur le climat ; la chaleur qui se transporte dans l'atmosphère et monte en altitude affecterait même le courant Jet et serait en partie responsable de ses ondulations presque figées sur place selon certains climatologue. Du point de vue de la Physique, cela se tient, reste à le démontrer avec des études scientifiques pour en avoir la certitude.

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      Le réchauffement se poursuit, et va s'accélérer

Juillet 2015 vient d'être déclaré le mois le plus chaud depuis que nous tenons des registres, soit 1850. Au train où c'est parti, août le sera aussi... préparez-vous des trousses de secours et des réserves de nourriture pour au moins 3 jours : c'est la norme. Ayez aussi un endroit en tête vers lequel vous pourrez vous évacuer en cas de coup dur, genre une panne d'électricité prolongée ou si votre résidence serait endommagée. Le risque d'événements météo violent ne fait que s'accroître, soyez prêts !

Si vous avez lu mes articles précédents, vous savez que nous avons atteint le 1°C au réchauffement global moyen et que nous passerons le 2°C vers 2030, mais ça pourrait bien être 4°C, tout dépend de quand et de combien le méthane s'échappera de la mer de Laptev. Même sans tenir compte du méthane, des experts comme Kevin Anderson prédisent 3 à 4°C pour  dans 25 ans, sans tenir compte de la disparition de la glace maritime Arctique.  Les climatologues ont chacun une spécialité, certains connaissent bien les gaz à effet de serre, d'autres l'Arctique, d,autre les nuages, etc. C'est pour cela que j'aime Arctic-news, c'est un groupe de différents spécialistes capables de communiquer un portrait plus juste et actuel de la réalité climatique.

Prédire exactement de combien de degrés et quand nous atteindrons tel ou tel niveau de réchauffement est virtuellement impossible car trop de facteurs imprévisibles entrent en ligne de compte. Ce dont nous sommes tous certain, c'est que l'emballement du réchauffement climatique s'accélère de façon exponentielle ; plus ça va, plus ça s'accélère rapidement alors que nos gouvernements dorment au gaz de schiste et sont sous l'influence d'un corruption sans fin...
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mardi 26 mai 2015

Le Monstre de l'Arctique se Réveille...


Mis à jour le 15 février 2018

Il apparaît que la "bombe méthane" n'en n'est pas une. Selon les recherches et études récentes, c'est du CO2 qui va s'échapper lentement mais sûrement et qui va accélérer le réchauffement climatique à un rythme plus régulier. Notez que le CO2 s'échappe quand même 1000 fois plus que le méthane du pergélisol, mais pas de hausse subites et drastiques du réchauffement climatique n'est prévue lors du dégel.
Il reste quand même un risque qu'un quantité appréciable de méthane s'échappe du fond marin du plateau oriental sibérien, mais ce risque est lié a une activité séismique ou tectonique imprévisible.
Cet article est une traduction et adaptation de celui paru le 25 Mai 2015 sur Arctic News "Sleeping Giant in the Arctic.
Des parties et graphiques de celui-ci
: High Temperatures in the Arctic paru le 5 Juin 2015 ont été ajoutées pour complémenter  le sujet.

Merci à Sam Carana et Arctic-news pour leur autorisation à traduire leurs textes et à utiliser leurs images. Un merci tout spécial à Sam Carana pour ses enseignements éclairées et son travail acharné.
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Photo crédit theguardian.com
     D’immense quantité de carbone sont contenus dans les sédiments, les sols et la végétation enfouie de l’Arctique. Les températures qui grimpent de façon insensées dans l’Arctique, à moins qu'elles ne baissent de façon inexplicable ou inattendue, vont permettre à une grande proportion de ce carbone emprisonné de s'échapper dans l'atmosphère.

Le 23 Mai 2015, des températures exceptionnellement élevées pour cette période de l'année, comme 32,8°C sont enregistrées sur l'Alaska comme démontrée sur l'images ci-dessous.

Mis à jour le 7 Juin 2015image credit: US National Weather Service Alaska
Source : US National Weather Service Alaska
La plus haute température a tété enregistrée dans la municipalité de Eagle situé sur la rive Sud de la Rivière Yukon à une élévation de 260 mètres. De hautes températures à un tel endroit aggravera la situation sur une étendue bien plus vaste à cause des eaux de fonte qui ruisselleront vers le bas.

Ci-dessous, une autre anomalie de température, mais en Sibérie. Cette fois encore, cela se produit près de l'océan Arctique où d'autres rivières réchauffées vont ajouter leurs chaleur à l'Arctique, avec les conséquences sévères que cela ajout au climat mondial. 
C'est parce que l'océan Arctique se réchauffe tellement plus vite que le reste du globe que le climat est tellement déréglé. Par conséquence, la météo est devenu plus imprévisible et violente.


Courtoisie : http://arctic-news.blogspot.ca/
Un rivage de pergélisol en train de dégeler
auxabords de la  rivière Kolyma en Sibérie.

Courtoisie de:l'University of Georgia

Le carbone contenu dans les sols sera donc de plus en plus exposé à cause des températures élevées et de l'augmentation des eaux de ruissellement. Les eaux de fonte provoqueront de l'érosion plus en aval, ce qui rendra les sols plus accessible aux micro-organismes que le transformeront en carbone ou en méthane. Il faut savoir que la décomposition de ces sols se fait par des micro-organismes et si ces derniers ont accès à de l'oxygène, ils éjecteront du carbone à la sortie, mais si les micro-organismes n'ont pas accès à de l'oxygène, c'est du méthane qui en sortira. Il y a des dizaines, sinon des centaines de millions de ces bactéries par centimètre cube et ils se reproduisent à un rythme effarant. C'est ce qui explique les grandes quantités de CO2 (dioxyde de carbone) ou de CH4 (méthane) qui s'échappent de ces sols composés en grandes partie de matière qui était vivante...

Une étude récente a révélé qu’à un endroit où la rivière Kolyma en Sibérie a sculpté un sillon dans le pergélisol et a ainsi exposé le carbone, qu’en deux semaines les micro-organismes, des bactéries en fait, ont converti 60% du carbone en dioxyde de carbone en deux semaines !

 Habituellement, la Toundra était gelée pendant environ 9 mois, et au printemps, il y avait une éclosion de vie à la surface, plantes, broussailles et insectes. Au retour de l’hiver, tout cela gelait et était enfoui sous la glace et la neige pour un autre 9 mois. C'est pour cela que le sol y est principalement composé d’organismes mort, principalement des végétaux (on appelle ces lieux "tourbières"), d'où la grande quantité de carbone qui s'y trouve et qui ajoute de grandes quantités de gaz à effet de serre à notre atmosphère dans les conditions présentes.


Crédit: Rutgers University Global Snow Lab

Il faut aussi noter qu'en plus de s'être réchauffée, la période durant laquelle le tout est dégelé s'est allongée de 5 à 8 semaines, et parfois plus, ce qui fait diminuer la couche de neige rapidement et diminue par le fait même l'albédo, ajoute au réchauffement global, aux gaz à effet de serre, aux incendies de forêt et de tourbe.


Photo courtoisie : http://arctic-news.blogspot.ca
L'an dernier, un feu de tourbière s'est déclaré dans les Territoires du Nord Ouest dans une région éloignée où il était impossible à combattre. Ç'a brûlé pendant environ deux semaines. L'été 2014 a été une saison record pour les incendies de forêt pour tout Nord su Canada, de l'Ouest à l'Est. Qu'en sera-t-il pour 2015? C'est déjà commencé.
 Incendie en 2014 dans la Toundra dans les Territoires du Nord Ouest, Canada.
Crédit photo : Glen Abernethy.
Gary Houser, qui a récemment lancé son film "Sleeping Giant in the Arctic" (Le Géant qui Dort dans l’Arctique) élabore sur le risque que sont les émissions des gaz à effet de serre provenant du pergélisol de l’Arctique.

Ces émissions en très grande quantité vont fort probablement se nourrir d'elles même et faire augmenter la température, ce qui fera fondre de plus en plus de pergélisol en un horrible cercle vicieux. Un point de bascule (effet de seuil) pourrait fort bien être dépassé, moment après lequel toute intervention humaine sera impossible. Les températures globales risqueront alors de monter en flèche mettant en branle des sécheresses à grande échelle et autres catastrophes météo provoquant ainsi des pénuries alimentaires. Tous les systèmes de soutien de la vie sur terre et toutes les formes de vie pourraient être mis sous un stress sévère et incapacitant. [NDT : Ceux qui m'ont déjà lu savent qu'il en est déjà ainsi pour de multiples espèces.]

L'échelle colossale du danger - et les observations de ces facteurs qui s'accumulent pourraient bien le déclencher - exige que l'humanité exerce le principe de précaution. Toutes les décisions politiques reliées aux émissions de carbone doivent être basées sur la compréhension des conséquences catastrophiques qui nous guettent et le temps qu'il reste à les prévenir diminue très rapidement.


SLEEPING GIANT IN THE ARCTIC:
GÉANT QUI DORT DANS L'ARCTIQUE
Can Thawing Permafrost Cause Runaway Global Heating?
Le Dégel du Pergélisol Peut-il Causer l'Emballement du Réchauffement Global?
par Gary Houser