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mardi 4 janvier 2022

L'Arctique se réchauffe quatre fois plus rapidement que la moyenne globale

Amplification Arctique

On entend toujours dire que l'Arctique se réchauffe deux fois plus vite que la moyenne globale, mais ça ne correspond plus à la réalité. 

De 1980 à 2020. À gauche, le réchauffement de l'Arctique, à droite, le réchauffement global moyen
Graphique par Zack Labe

Trois causes

1e Sous-estimation de cause géographique

Le cercle Arctique est défini par la latitude N66,33°. Cependant, les données récoltées allaient plus au sud, soit jusqu'à la latitude N60,00°, ce qui diminuait suffisamment le réchauffement moyen de l'Arctique pour faire une différence notable. 

 

Pour expliquer l'erreur du 60°, un des auteurs de l'étude dit : «Nous les scientifiques (climatologues) avons tendance a diviser les hémisphères en tiers».  

Le Cercle Arctique - Encyclopédie Canadienne

2e Périodes analysées

Les scientifiques parlent de «climat» pour une moyenne d'au moins trois décennies, parce qu'il y a des cycles irréguliers au cours de décennies tel El Nino.
Cette étude se concentre sur les trois dernières décennies car c'est depuis 1990 que le réchauffement (moyen) de l'Arctique s'est accéléré par rapport au reste de la planète.

Rappelons que c'est en 1984 que le signal du réchauffement global est devenu discernable des variations normales du système climatique. C'est donc depuis 1984 que le climat a cessé d'être «normal» et toutes les décennies depuis sont de plus en plus chaudes, et conséquemment la météo devient de plus en plus chaotique...

3e Masqué un type de pollution

Les aérosols soufrés réfléchissent une partie de la lumière du soleil vers l'espace, provoquant un refroidissement de l'Arctique. La majorité de cette pollution est émise dans l’hémisphère nord et la circulation atmosphérique tend à déplacer cette pollution vers l’Arctique, y refroidissant la température. 

Cette pollution a diminué à cause de normes établies dans des législations du genre «Clean air Act» établies aux USA et en Europe pour contrer la mortelle pollution urbaine (smog), ce qui explique pourquoi l'Arctique était plus froid avant 1990.

Nornickel, le plus important pollueur de l'Arctique, rejette plus de dioxyde de souffre (SO2) que les USA, soit 2 millions de tonnes par an. Vendu dans 37 pays, ses produits servent à la production de voitures électriques, stations électriques et panneaux solaires.
The Moscow Times
 
Les principales conséquences de l'amplification Arctique :
  • Augmentation de CO2 et de méthane (CH4) qui vont s'échapper du pergélisol qui va dégeler de plus en plus rapidement, accélérant le réchauffement global
  • Moins de glace sur l'Arctique et moins d'enneigement, accélérant le réchauffement global  
  • Augmentation de feux dans l'Arctique, ce qui accélère aussi le réchauffement global
  • Des perturbations du courant-Jet et du Vortex polaire plus importantes et plus fréquentes, amplifiant et accroissant les événements météo extrêmes 
  • Évaporation croissante = précipitations dont la probabilité d'être plus fréquentes et intenses augmente aussi, même si ça s'assèche ailleurs.
«2021 a été bourrée d’événements météo extrêmes et imprévisibles, une fois de plus...»
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 Principale source en Anglais pour cet article :
The Arctic is warming four times faster than the rest of the world

Article antérieur :
Comment expliquer l'amplification Arctique? Ça peut vous surprendre

Un petit cadeau : une des meilleures animations de solstices
Une gracieuseté de Zack Labe que je remercie pour sa collaboration

Notes supplémentaires

Dans un échange avec Zack Labe de l'Université du Colorado, il dit : «Au cours des dernières décennies, le cercle Arctique se réchauffe presque quatre fois plus vite que la moyenne mondiale...

Le taux d’amplification d’Arctique est essentiellement cohérent avec les projections du modèle (figure ci-jointe https://gmd.copernicus.org/articles/12/1139/2019/) (Plus le réchauffement global moyen va augmenter, plus élevé sera la taux de l'amplification Arctique, sur de plus longues périodes. Mais il y a des preuves que l'Amplification Arctique est sous-estimée dans le CMIP6 (https://frontiersin.org/articles/10.3389/feart.2021.710036/full). Il y a des incertitudes (marges d'erreur) de modèles et de scénarios d’émissions ici https://pic.twitter.com/TRU904aB9D » 

 
(Traduction) Figure 1 Projections de l'amplification Arctique du au réchauffement climatique futur. Les tendances de changement de température sont dérivées des projections de 31 simulations CMIP5 pilotées par RCP8.5, mises à l’échelle à 1°C du réchauffement de la température moyenne globale à la surface. Les tendances ont été projetées en calculant les moyennes sur 20 ans à la fin des 21e (2080-2099) et 20e (1981-2000) siècles, en prenant leur différence et en la normalisant, grille par grille, par le changement de température moyenne mondiale. La moyenne entre les modèles est effectuée avant la normalisation, tel que recommandé par Hind et al. (2016). L’échelle de couleurs représente les degrés Celsius par 1 C de changement de température moyenne mondiale. Les moyennes zonales des schémas géographiques sont indiquées pour chaque modèle individuel (rouge) et pour la moyenne d’ensemble multi-modèle (noire).
 
Ça veut donc dire que l'amplification Arctique va continuer de s'accélérer pour un temps. (Je prépare un autre article expliquant limites et processus.)
 
Merci de partager, c'est écrit pour informer

Cordialement, Jack 
 


samedi 19 novembre 2016

Réchauffement Climatique : où en sommes-nous ? où allons nous ?

Au début de 2015, nous étions à 0,85°C de réchauffement global moyen. Aujourd'hui, fin 2016, nous atteignons 1,2°C de réchauffement. C'est une hausse fulgurante et imprévue. De toute évidence, le GIEC a sérieusement sous-estimé la réactivité du climat terrestre par rapport à nos émissions de GES (gaz à effet de serre), principalement le CO2 et le méthane CH4, mais aussi l'oxyde nitreux provenant de l'agriculture et les CFC (Chlorofluorocarbure) et HFC (Hydrofluorocarbure), deux gaz principalement utilisés dans la réfrigération et la climatisation.

Après 134 ans nous avions atteint 0,85°C et moins de deux ans après nous en sommes à 1,2°C. À ce rythme, on pourrait atteindre 1,5°C, une des limites fixées à la COP21 voici un an, en seulement 4 ou 5 ans. De même nous dépasserons les 2°C dans moins de 15 ans. Au point où nous en sommes, toutes les prévisions relatives aux changements climatiques sont largement dépassées ; il n'est pas exclu qu'on dépasse les 2°C d'ici une seule décennie. Tous les scientifiques et observateurs du climat restent sans voix devant la hausse si brutale du réchauffement cette année, on croyait impossible une telle hausse des températures.

     Comment expliquer une si rapide hausse des températures en moins de 2 ans?

- Les gaz à effet de serre GES
Nous savons depuis le 18e siècle grâce aux travaux de Fourrier et ceux de John Tyndall, que les GES retiennent une partie de la chaleur sur Terre au lieu qu’elle puisse être évacuée vers l'espace sous forme de rayonnement infrarouge. Les GES agissent exactement comme une couverture isolante et retiennent la chaleur sur notre planète.


Source du tableau, Wikipédia Anglais
Quand on déstabilise le système climatique d'une planète comme nous le faisons, celui-ci réagit en développant des boucles auto-amplificatrices qui accélèrent et amplifient le réchauffement ; une soixantaine de ces boucles ont été identifiées. Quand j'ai commencé ce blogue en avril 2015, il y en avait seulement une trentaine d'identifiées. Autrement dit, le réchauffement climatique dont le genre humain est à l'origine, s'emballe beaucoup plus vite qu'on ne le croyait il y a seulement 2 ans…

- L'évaporation, certainement la plus puissante boucle auto-amplificatrice
Plus il fait chaud, plus il y a d'évaporation de l’eau et la vapeur d'eau est aussi un très puissant gaz à effet de serre. Chaque degré Celsius de réchauffement ajoute 7% de contenu de vapeur d'eau dans l'atmosphère, ce qui en retour ajoute 1°C de réchauffement. Source : GIEC en Anglais (IPCC) Au total, la vapeur d"eau représente 95% des GES.
C'est l'une des nombreuses raisons pour laquelle le réchauffement est exponentiel (il s'accélère de plus en plus rapidement). Il y a à ce jour un peu plus de 4 % de vapeur d’eau qu'auparavant dans l'atmosphère et ça continue d'augmenter. Cependant, la vapeur d'eau a une très courte durée de vie de deux semaines au maximum, par contre le CO2 par exemple perdure (partiellement) dans l'atmosphère pendant des [dizaines de] millénaires.

- Fonte de la banquise
Une autre importante boucle auto-amplificatrice est la fonte des glaces marines et la diminution de l'enneigement. La glace et la neige réfléchissent la chaleur du soleil vers l'espace et donc, moins il y a de glace et de neige, plus le rayonnement solaire réchauffe l'eau de l’océan, des sols et donc l'air, ce qui fait évidemment grimper la température. L'eau de l'océan Arctique est aujourd'hui tellement chaude, qu’actuellement à la mi-novembre, la banquise ne se forme pas dans l'Arctique. L'Antarctique s'est réchauffé de 3°C depuis les années 1960 et sa superficie de glaces maritimes a drastiquement diminué cette année. La réflectivité des surfaces se nomme "Albédo". Si la Terre perd 1 % de son albédo, cela provoque autant de réchauffement, soit environ 3°C, que de doubler le taux de CO2, dans notre atmosphère.
Source : National snow and ice data center
- Le méthane de l'Arctique
La fonte du pergélisol au bord de l’océan Arctique s'accélère et ainsi permet l’éruption du CO2 et du méthane, ce qui amplifie et accélère le réchauffement. Le pergélisol se prolonge sur le fond de l'océan Arctique, là où se trouve d'immenses quantités d'hydrate de méthane (molécules de méthane prises dans des cages de glaces). Ces hydrates de méthane gagnent 160 fois leur volume lorsque la cage de glace fond [et libère le méthane sous forme gazeuse].

Sources de méthane dans le cercle arctique :
Pergélisol terrestre : 1700 Gt gigatonnes
Pergélisol sous-marin sur le Plateau oriental Sibérien : 1750 Gt gigatonnes dont 50 Gt gigatonnes sont dans un état précaire qui pourraient se retrouver dans l'atmosphère presque d'un seul coup si le fond marin se déstabilisait "un peu". Évidemment, ce serait le chaos en commençant par l'écroulement de l’agriculture = famine largement répandue et tout ce qui s'en suit.
Source, ces 6 vidéos réalisés par leclimatologue Paul Beckwith de l'université d'Ottawa.
Il y a actuellement environ 5 gigatonnes de méthane dans notre atmosphère. Un relâchement de seulement 15 Gt gigatonnes de méthane sur une période de dix ans réchaufferait la planète plus que tout le CO2 qu'il y a en ce moment. Ce serait un cataclysme que la plupart d'entre nous ne peuvent imaginer.
Les concentrations de méthane dans l’atmosphère de l'Arctique sont à la hausse depuis au moins l'an 2007...

- Végétation
La végétation terrestre absorbe de moins en moins de CO2 depuis 2006. Voir : "La Terre a Dépasséle Max d'Absorption Carbone – Sans que Personne ne le Remarque.

 À elle seule, cette réduction d’absorption de CO2 par les végétaux terrestres équivaut, pour le moment, aux émissions de CO2 de la Chine ; ce phénomène va évidemment aller en s'amplifiant lui-aussi. C'est pour cette raison que le taux de CO2 grimpe maintenant plus rapidement que nos émissions qui ont presque plafonné depuis 2014.
Il faut rappeler que la déforestation, souvent par le feu, se fait encore à grande échelle ; apparemment, il faut planter des palmiers à huile à la grandeur de la planète pour faire encore plus de malbouffe et de bio-carburants qui accroissent les émissions de CO2 plutôt que de les faire descendre comme le marketing vantant les bio-carburants essaie de nous le faire croire… Source : Biofuels increase, rather than decrease,heat-trapping carbon dioxide emissions

- Amplification polaire
La température en Arctique grimpe en moyenne de 2°C par décennie. Le phénomène de l'amplification polaire (pourquoi les pôles se réchauffent plus rapidement que le reste de la planète) est assez bien connu. L'eau chaude venant des régions équatoriales est transportée vers les pôles via les courants marins, notamment par le "Grand convoyeur" (circulation thermohaline). C'est principalement l'eau chaude qui fait fondre les plates-formes qui retiennent les inlandsis (immenses glaciers) par en dessous.
Autre cause, l'air chaud prend plus de volume que l'air froid, ainsi la couche basse de l'atmosphère, la troposphère, est donc plus épaisse à l'équateur qu'aux pôles et l'air chaud peut ainsi "couler" vers les pôles, ce qui cause l'affaiblissement des courants Jet et augmente leurs ondulations Nord-Sud, ce qui en retour dérègle les saisons et déplace les zones pluvieuses. La sécheresse en Californie est en grande partie attribuable au dérèglement du courant jet de l'hémisphère Nord.
Qui dit réchauffement des pôles dit fonte du Groenland et de l’Antarctique et donc une augmentation de plus en plus rapide du niveau des océans est inévitable. 


Peu importe ce que nous ferons, la fonte du Groenland et celle d'une grande portion de l'Antarctique sont inévitables. Il est à noter que cette hausse aura certainement des soubresauts lorsque de grandes quantités de glaces glisseront d'un seul coup dans l'océan, surtout en Antarctique.
Je viens de lire cet article en Anglais qui décrit des vents nouvellement découverts en Antarctique ; ces vents descendent les montagnes en érodant rapidement la couche de neige et laisse derrière de nombreux petits lacs qui accroissent le taux de fonte.
Un autre effet, attendu celui-là, est que l'eau de fonte du Groenland se répand au sud de celui-ci. Cette masse d'eau douce qui flotte à la surface de l'Atlantique nord bloque partiellement, pour le moment, la circulation thermohaline dont le courant du Gulf Stream fait partie. Ce qui a des conséquences sur le climat et est dévastateur pour la vie marine.


- L'Arctique aujourd'hui
Ces jours-ci, la température en Arctique est très anormalement élevée. Sur l'image ci-dessous, on voit que, par rapport à la moyenne des températures de l'an 1979 à 2000, la température est jusqu'à 20°C plus élevée sur une assez grande superficie. Si on considère tout le cercle arctique, la température moyenne y est supérieure de 6,42°C. Bref, ce sont des températures quasi estivales qu'on y observe.
Image : Climate reanalyser temp anomaly 17 nov 2016
La fonte des banquises se poursuit. Ce graphique montre l'étendu globale des deux banquises : Arctique et Antarctique.
Source : Arctic-news
- Océans
Les océans absorbent 93,4% de la chaleur. Si toute cette chaleur se retrouvait dans l'atmosphère, la température moyenne globale serait de 35°C plus élevée. Toute cette chaleur réduit grandement la teneur en oxygène (sous forme de gaz dissout) dans les océans, ce qui en retour engendre des zones mortes et souvent toxiques ; on sait qu'il y a à ce jour environ 500 de ces zones. À la COP22, on parle pour la première fois de ce très grave phénomène qu'est la désoxygénation des océans.

L'excès de chaleur et les eaux de ruissellement agricole favorisent les éclosions d'algues toxiques qui déciment aussi des créatures marines de toutes sortes. C'est pour ces raisons qu'on retrouve chaque semaine des centaines ou des milliers de créatures marines mortes, incluant des oiseaux bien sûr ; et c'est sans oublier les innombrables victimes du plastique, des sonars et du bruit qui désoriente nombre de mammifères marins.
Les événements El Nino, les cyclones et tempêtes tropicales transfèrent une importante quantité de chaleur accumulée dans les océans vers l'atmosphère, mais la température des océans continue de croître rapidement.

- Les glaciers
À La Paz en Bolivie, il y a pénurie d'eau car les glaciers environnants ont perdu 40 % de leur masse au cours des 3 dernières décennies ; la ville est pour ainsi dire à sec ; les trois barrages de rétention sont presque totalement vides car l'eau ne coule presque plus depuis les glaciers environnants. Le même phénomène se produit, ou se produira bientôt, presque partout où il y a des glaciers comme dans les Alpes et l'Himalaya [au Tibet]. Pour être au courant de la situation climatique, ce sont les études scientifiques qu'il faut suivre et les plus sérieux chroniqueurs climatiques très majoritairement anglophones.
Source :
Receding glaciers in Bolivia leave communities at risk.
En ce qui concerne les Alpes, les géologues ont remarqué que les sommets gagnaient en hauteur. L'explication est simple ; à mesure que les glaciers fondent, ça équivaut à une perte de poids et la croûte terrestre, soulagée de ce poids, remonte, phénomène qu'on nomme "rebond isostatique".
Le même phénomène se produit, lentement, partout où il y a une fonte de glace suffisamment importante. Ce phénomène va certainement engendrer quelques tremblements de terre et, si on considère les grandes masses terrestres que sont l'Antarctique et le Groenland, leurs rebonds isostatiques va aussi contribuer à faire grimper le niveau des océans.

- La Niña
Nous sommes actuellement en phase La Niña qui est l'inverse du El Niño. Au lieu que ce soit de l'eau chaude qui s'étale sur l'équateur dans le Pacifique, c'est de l'eau plus froide que la normale. Néanmoins, La Niña fait réchauffer les pôles davantage, comme si ceux-ci n'étaient pas déjà assez chaud… Contrairement au super El Niño qui s'est terminé ce printemps, c'est une assez timide La Niña qui s'est installée.

La Nina, c'est la bande d'eau plus froide que la normale et qui s'étend sur l"équateur à l'ouest du Pérou, exactement au même endroit où se produit El Nino. Source : Earth nullschool
- 400 ppm de CO2
Le cap des 400 ppm de CO2 a été dépassé en 2016 et continue d'augmenter, tout comme nos autres émissions de GES.
[Je rappelle qu'e] En ce qui concerne le CO2, cela prend une dizaine d'années avant que le CO2 relâché dans l'atmosphère n'atteigne son plein potentiel de réchauffement. Pour ce qui est du méthane, principalement émis par le bétail [nos animaux d'élevage] et les zones polaires, son potentiel de réchauffement est de 150 fois celui du CO2 pendant ses dix premières années dans l'atmosphère, mais il décroît avec le temps. Son action chauffante est instantanée.

Le taux de CO2 dans notre atmosphère monte plus rapidement que nos émissions car le forêts commencent à dépérir et mourir.
-Même les nuages s'en mêlent
Les scientifiques modélisent (font des simulations) afin de prévoir l'évolution du réchauffement climatique. Mais ils réalisent ces simulations avec ce qui est connu. Nous avons beaucoup appris au sujet des nuages grâce à de très récentes recherches. Or, il s'avère que les nuages participent activement au réchauffement climatique comme nous l'avons vu dans cet article : « Les Nouveaux Nuages du Réchauffement Climatique... Accéléré »
En résumé :
- moins de glace dans les nuages augmente le rythme du réchauffement
- la vapeur d'eau qui remplace la glace en moins augmente le rythme du réchauffement
- la circulation des nuages s'est déplacée vers les pôles augmentant encore le rythme du réchauffement
Au total, la combinaison de ces nouveaux facteurs augmente à eux seul le rythme de réchauffement d'au moins 25 %.

- Acidification
Le CO2 et beaucoup de polluants atmosphériques sont entraînés par la pluie et rendent les océans, les cours d'eau et les sols plus acide. Aussi, nos méthodes industrialisées de culture acidifient les sols, ce qui rend, ou rendra sous peu, l'agriculture moins productive. En 1980 en Chine, ils ont mesuré le PH des sols de plusieurs types de culture. Vingt ans plus tard, ils sont retournés aux mêmes endroits pour mesurer à nouveau le PH ; celui-ci était passé de 6 à 5,2.
L'acidification est aussi un grave problème pour la vie océanique, en plus de désorienter certaines espèces de poissons, cela rend difficile la formation de la carapace pour le phytoplancton, idem pour tous les crustacés : moules huîtres, crevettes, krill et les coraux en souffrent aussi… Les océans sont 30 % plus acides qu'au début du 20e siècle. Bref, les océans se meurent, voir cet article antérieur :
Nos Océans se Meurent, Voyons Pourquoi et Comment 

- Réchauffement comparé de l’hémisphère Nord
Comme on le voit sur ce tableau, comparé au réchauffement global moyen, l’hémisphère Nord se réchauffe plus rapidement et le réchauffement sur les continents est plus élevée que la moyenne globale.

Source NOAA : https://www.ncdc.noaa.gov/sotc/global/201513 N.B. J'ai fait un simple calcul proportionnel pour établir le réchauffement de l’hémisphère Nord car les données officielles ne sont pas encore compilées, 2016 n'étant pas encore terminée.
- Les 18 années les plus chaude depuis 1880 se sont produites depuis 1998
Source : https://www.ncdc.noaa.gov/sotc/global/201513
- Niveau des océans
Vu que le taux la fonte du Groenland et de l'Antarctique augmente de façon exponentielle (il double aux 5 ans environ), cela fait grimper le niveau des océans de plus en plus rapidement. Le rythme actuel de la hausse actuelle du niveau des océans est de 3,4mm par an ces deniers temps, Avec l’ouragan Matthew, on a vu les dégâts supplémentaires causés par les marées de tempêtes conjuguées avec la hausse du niveau des océans.
Autre facteur qui rehausse le niveau des océans, c'est que l'eau plus chaude occupe plus de volume. Donc, environ 50 % des 84,8mm de hausse du niveau des océans à ce jour sont attribuables à l'expansion due à la chaleur.
La région du glacier Pine Island fond très rapidement. Le rouge montre la vitesse (vélocité de surface) à laquelle la glace se déplace vers l'océan Austral. Les plates-formes de glace longeant le continent et qui retiennent toute cette glace fondent rapidement ce qui permet aux inlandsis d'accélérer leur descente.
-Pourquoi le niveau des océans montera-t-il beaucoup plus que ce que le GIEC avait prévu ?Les prévisions du GIEC à ce sujet disent que le niveau des océans sera plus élevé d'un seul mètre en 2100. L'explication est simple, le GIEC n'a tenu compte que de l'expansion des eaux dû au réchauffement car ils ne savaient pas comment modéliser la fonte des glaces. C'est encore impossible car la fonte des glaces est un processus immensément complexe ; la glace s'assombrit ce qui la fait fondre plus rapidement car ce qui est sombre absorbe plus d'énergie, elle se fissure, forme des lacs de fonte qui s'écoulent directement au travers la glace et lubrifie ainsi les glaciers qui glissent ainsi plus rapidement vers la mer, les glaciers se répandent en plates-formes le long des côtes, et là, c'est l'eau océanique surchauffée qui les fait fondre par le dessous. La résolution des modèles est aussi trop faible pour prendre en compte tous ces détails qui font que la glace fond plus rapidement.
Voici une conférence dans laquelle un glaciologiste explique (en Anglais) tout ce dont les modèles ne tiennent pas encore compte en matière de fonte de l'Antarctique et du Groenland
La fonte des glaces de l'Antarctique et du Groenland est désormais inéluctable, il est trop tard pour faire marche arrière et on doit maintenant prévoir au minimum 5 à 10 mètres de hausse du niveau des océans d'ici 2100, et beaucoup plus par la suite,

-Le courant Jet
Comme un ivrogne, le courant Jet poursuit ses méandres qui dérèglent saisons et météo dans l'hémisphère Nord. Nous savons que la sécheresse en Californie est causée par ces méandres qui restent souvent bloqué en place provoquant aussi des hivers froid sur l'est de l’Amérique. Le courant Jet se disloque et fait des cabrioles étrangement chaotiques comme on le voit sur cette image.
Source : Earth nullschool
- Feux de Forêts
Le feu de Fort McMurray s'est produit au début du mois de mai ; normalement dans cette région le sol est encore recouvert de neige à cette date et prévient les incendies de forêts.
16 novembre 2016 : des feux de forêts totalement hors saison font rage du Sud des États-Unis jusqu'au Dakota du nord et en Nouvelle Angleterre (nord-est des États-Unis). À Chattanooga au Tennessee, au moins 200 personnes ont été hospitalisés pour inhalation de fumée et troubles respiratoires. Les températures y sont bien sûr anormalement chaudes.
Source : “Surreal” U.S. Wildfires Should Not beBurning in Mid-November. Oui, c'est tout à fait surréaliste des incendies de forêts à la mi-novembre...
On se souvient que la Sibérie a aussi connu de terribles incendies de forêts cet été, idem dans les montagnes de l’Himalaya [du Tibet], dans le sud-ouest Américain et ailleurs.
Mie-novembre 2016 : des feux de forêts totalement hors-saison dans les Appalaches et ailleurs aux États-Unis. Source : le chroniqueur climatique Robert Scribbler
- Parlons encore du GIEC
Dans tous les scénarios du GIEC dénommés RCP, il est fait mention "d'émissions négatives". Ce sont des technologies non encore développées et dont nous ne savons même pas si celles-ci sont possibles. Ils ont aussi un plan nommé BECCS pour : "Bio-energy with carbon capture and storage" (Bio-énergie avec capture et stockage du carbone).
Ce plan, impraticable, consisterait à faire pousser des arbres, les récolter pour les acheminer (imaginez un peu tout ce transport) vers des centrales de génération d'énergie, capturer au maximum 85% du CO2 à la sortie des cheminées, pressuriser le CO2 à le rendre au seuil de la liquéfaction pour ensuite l'enfouir profondément dans le sol. Mais pour retirer suffisamment de CO2, il faudrait cultiver ces arbres sur une superficie équivalente au double de celle de l'Inde dont la superficie est de 3 287 263 km² ; c'est le 7e plus grand pays au monde.
Aussi, enfouir tout ce CO2 hautement pressurisé dans le sol peut certainement provoquer des déstabilisations et engendrer d’innombrables tremblements de terre comme ce qu'on observe avec le "fracking", qui consiste à injecter sous haute pression de l'eau mélangée à des produits chimiques profondément dans le sol pour en faire jaillir pétrole et/ou gaz naturel. Aussi, le risque de fuite n'est vraiment pas exclu.
Voici les scénarios RCP du GIEC. Nous sommes actuellement sur les RCP 8.5 qui nous approche de 6°C pour 2100 (possiblement beaucoup plus). Pour passer à n'importe lequel des autres scénarios, les technologies et stratégies  proposées par le GIEC sont essentielles et doivent à tout prix être fonctionnelles. Un risque totalement inacceptable pris sur le dos de la jeunesse.

Voir aussi : "Nous Léguons AuxEnfants un Très Lourd Fardeau."
Une autre façon consiste à retirer le CO2 directement de l'atmosphère, et encore là, le pressuriser et l'injecter dans le sol. Mais extraire du CO2 directement de l'atmosphère est une technologie encore très incertaine et ça nécessiterait des dizaines de milliers de ces "stations" à travers le monde ; c'est encore du domaine de la fiction. Évidemment, tout cela va coûter extrêmement cher et ce sont les générations futures, s'il y en a encore, qui vont payer et souffrir gravement des changements climatiques.
Si ces plans, et d'autres qui seront très coûteux pour les générations futures ont été mis en place, c'est tout simplement pour permettre de continuer à brûler des combustibles fossiles au lieu d'entreprendre le plus tôt possible la transition vers les énergies renouvelables, ou avec moins d’émissions de CO2 comme le nucléaire.
Si vous comprenez l'Anglais, je vous recommande les conférences de Kevin Anderson au sujet du climat et faciles à trouver sur You Tube, ou encore sa plus récente entrevue sur Radio Ecoshock.

Il faut réduire nos émissions de CO2 depuis plus de 25 ans, nous sommes dangereusement en retard.
Note pour mes lecteurs
J'ai ralenti le rythme de publication de mes articles car j'ai presque tout dit. Si je trouve des nouvelles ou que d'autres études scientifiques importantes paraissent, je rédigerai un nouvel article pour vous tenir informé. Il y a 70 articles sur ce blogue et la grande majorité sont encore d'actualité, Merci de les partager ou de les repartager.
Merci à ceux qui collaborent à ce blogue, j'apprécie grandement votre soutient.

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En parlant du réchauffement climatique, le célèbre journaliste Américain Chris Hedges a dit : Si on laisse faire nos dirigeants, ils vont tous nous tuer.

vendredi 15 juillet 2016

Les Nouveaux Nuages du Réchauffement Climatique... Accéléré


Il y a effectivement plus de nuages qu'avant. La raison en est fort simple, à chaque centième de degrés de réchauffement causé par les gaz à effet de serre, un centième de degré s'ajoute à cause de la vapeur d'eau qui résulte du réchauffement initial.
Nuage en formation. Photo : Jac~Bo
Chaque de degré C de réchauffement ajoute 7% de contenu de vapeur d'eau dans l'atmosphère, ce qui en retour ajoute 1°C de réchauffement. C'est l'une des raisons pour laquelle le réchauffement est exponentiel (il s'accélère de plus en plus) et n'est pas linéaire comme le croit la plupart.

Il y a peu de temps, on croyait, à tort, que les nuages nous protégeraient quelque peu du réchauffement climatique, voyons ce que la science nous dit maintenant.

Les nuages qui montent à une haute altitude comme lors d'orages, les cumulonimbus comme celui-ci, peuvent culminer jusque dans la stratosphère, soit

de 8 000 à 18 000 mètres d'altitude. À ces hauteurs, l'air est très froid et la glace se forme facilement. Cette glace réfléchit vers l'espace les rayons du soleil, diminuant ainsi la quantité de rayonnement qui atteint  le sol et participe au réchauffement. La troposphère est de 15 Km de haut aux environs de l'équateur (l'air chaud monte) et de seulement 8 km aux pôles (car l'air frais occupe moins de volume).
C'est ce type de nuages qui peut apporter la grêle et/ou les éclairs. Ces nuages ont des courants ascendant très rapide ce qui propulse les cristaux de glace de plus en plus haut, leur donnant ainsi le temps de fusionner avec d'autres cristaux et de grossir jusqu'à ce qu'ils deviennent trop lourd et tombent au sol ; on sait qu'il faut des courants ascendants de plus de 200 km/h pour soutenir des grêlons de la grosseur d'un pamplemousse ; et on sait très bien les dommages parfois phénoménaux que peut occasionner la grêle.
Revenons à la glace dans les hauts nuages qui réfléchit une partie du rayonnement solaire vers l'espace, phénomène nommé albédo. On comprend que la quantité de glace est ce qui compte pour réduire le réchauffement, mais voilà, les cumulonimbus ne sont pas la norme chez les nuages et la majorité des nuages se maintiennent à plus basse altitude. En fin de compte, on comprend maintenant que les nuages  contiennent moins de glace qu'on ne le croyait, ce qui diminue d'autant leur albédo, leur capacité à réfléchir le rayonnement solaire vers l'espace. Donc, le réchauffement va s'accélérer environ 25% plus vite qu'on ne le croyait à la COP21. De nombreux autres facteurs accélèrent et amplifient le réchauffement). ... Il n'y a pas de bonnes nouvelles dans le domaine du réchauffement climatique. 

C'est le résultat de l'analyse des sept années d'observation de la mission de monitoring des nuages cloud-monitoring mission de la NASA. La source principale au sujet du réchauffement supplémentaire des nuages est ici et en Anglais et cette recherche, aussi en Anglais.


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     Où vont les nuages du réchauffement climatique?

Les nuages ne vont plus où ils allaient il y a à peine 30 ans.
Source d'information de ce qui suit, en Anglais.
À cause du réchauffement, et comme cela était prévu par les modèles numériques, la circulation des bandes de nuages se rapproche des pôles et l'épaisseur des nuages s’accroît, ce qui peut provoquer de fortes précipitations comme on l'a vu ces dernières années et décennies. La majorité des nuages ne se rendent pas à la stratosphère et par surcroît, il fait plus chaud qu'avant, ce qui explique pourquoi les nuages contiennent moins de glace et donc plus d'eau.

Ces deux phénomènes ont aussi un impact amplificateur/accélérateur sur le réchauffement climatique :
- en étant plus près des pôles, l'angle selon lequel le soleil les frappe est moindre, ce qui réduit leur albédo et de plus, laisse le soleil frapper sur le sol et l'eau sur les latitudes plus près de l'équateur : où se trouvaient les nuages auparavant.
- les nuages étant plus gros, ils contiennent donc plus de vapeur d'eau, un très puissant gaz à effet de serre.



     Récapitulons :

  1. moins de glace dans les nuages augmente le rythme du réchauffement 
  2. l'eau qui remplace la glace en moins augmente le rythme du réchauffement 
  3. la circulation des nuages décalée vers les pôles augmente le rythme du réchauffement
Je viens de lire que l'Amazonie se dessèche et que ces arbres ne capturent plus de carbone (CO2) ; tous ces arbres sont en train de mourir, ce qui accélère la croissance du taux de CO2 dans notre atmosphère, ce qui augmente aussi le rythme du réchauffement.

Il y a 61 boucles accélératrices connues dans le système climatique ; c'est comme avoir 61 accélérateurs sur son véhicule, et on ne fait rien qui en vaille la peine pour mettre des freins à ce système.


Pour terminer sur une spirale, voici celle de la perte du volume de glace sur l'océan Arctique de 1979 à 2016. Moins il y a de glace sur l’Arctique, plus l'océan se réchauffe vite, c'est une autre de ces 61 boucles...

Il est grand temps qu'on se sorte la tête des nuages,

D'autres graphiques sur ce site : https://sites.google.com/site/pettitclimategraphs/


J'écris pour informer, merci de partager mes articles.

dimanche 3 juillet 2016

La Stupide Croyance Que 2°C Est Une Limite Sécuritaire

Si je n'ai rien dit au sujet de la COP21, c'est que je suis vraiment trop déçu alors que tous ces politiciens souriaient à pleines dents. D'ailleurs, ça faisait 20 COP et rien ne s'était fait. Depuis 1990, nos émissions de CO2 ont augmenté de 60% ; c'est du suicide collectif!
Source : Ed HawkinBasé sur la moyenne des températures de 1850 à 1900.

La première conférence mondiale sur le climat remonte à 1979, à Genève (Suisse).
Loin des 2°C dits sécuritaire, l'entente qu'on dit historique nous garantit au moins 3,5°C de réchauffement si on tient seulement compte du CO2, ou presque. Nous n'avons pas encore atteint les 1,°5 de réchauffement que l'Antarctique s'est réchauffé de 3°C et ce, seulement depuis 1960, pas depuis le début de l'ère industrielle (1750).

L'Arctique s'est réchauffée d'au moins 6°C depuis 1900, 9°C en certaines régions. Lorsque nous atteindrons 2°C de réchauffement global moyen, les températures de l'Arctique et de l’Antarctique auront presque doublé comparé à ce qu'elles sont aujourd'hui.

Des chercheurs, tel le glaciologue Éric Rignot, affirment qu'il est impossible d'arrêter la fonte de l'Antarctique (et celle du Groenland évidemment). Quand toutes ces glaces auront fondu, le niveau des océans sera de près de 66 mètres plus haut qu’aujourd’hui. 
Source : Takepart

Mais, la hausse du niveau des océans est un impact mineur comparé à ce que l’élévation de la température est. À cause du réchauffement, vers 2030 les océans seront généralement composés de zones mortes (plus de la moitié de leurs superficies) par manque d'oxygène. Voire cet article antérieur.

La terre a perdu 50% de sa biomasse : arbres, poissons, insectes, animaux dont une grande quantité de mammifères marins. La Vie est très sensible au réchauffement aussi ; 60 millions d'arbres sont morts depuis 2010 seulement en Californie. Les insectes nuisibles se multiplient car l'hiver est maintenant trop doux pour contrer leurs explosions de populations. Les épidémies, même celles de virus marins, sont en hausse exponentielle ; nos océans se meurent. Voire cet article antérieur.

Quand le climat commence à se réchauffer, une série de boucles à renforcement positif se met à amplifier et accélérer le réchauffement planétaire. On connaît maintenant plus de 60 de ces boucles et on n'en connaissait guère plus de 20 il y a 2 ans. Rappelons que nous avons été prévenu depuis les années 1970, et même avant, des dangers que posait le réchauffement du climat à cause de nos émissions de gaz à effet de serre. 

     Le futur... Selon cette estimation, nous dépasserons les 2°C vers 2025. 

Mais selon d'autres, il y a le potentiel pour 10°C de réchauffement d'ici 10 ans, tout dépend des hydrates de méthane de l'Arctique.
Source : Ed HawkinBasé sur la moyenne des températures de 1850 à 1900.

Gardez en tête que ça prend 10 ans avant que le CO2 n'atteigne son plein potentiel de réchauffement. 

Même si on cessait demain matin toute nos émissions de CO2 et autres gaz à effet de serre (GES), la terre continuerait de se réchauffer pendant un siècle au moins à cause des  boucles à renforcement positif. Il faut absolument cesser nos émissions de GES et trouver un moyen pratique et efficace pour les retirer de notre atmosphère tout en mettant en place des mesures de géo-ingénierie pour refroidir la Terre et surtout l'Arctique avant que le méthane ne s'échappe du fond marin de l'océan Arctique.
Sinon, c'est l'extinction assurée. Voire cet article antérieur.

Comme le dit le climatologue Paul Beckwith : il faut déclarer une urgence climatique mondiale et prendre les mesures qui s'imposent le plus tôt possible pour :
  1. refroidir l'Arctique
  2. stopper nos émissions de CO2
  3. retirer le surplus de CO2 de notre atmosphère

     Nous sommes notre propre météorite!

dimanche 16 août 2015

Les Mauvaises Nouvelles Climatiques de l'Été 2015... Partie 1


    Les incendies de forêt en date du 8 Août 2015 sur le continent Nord-Américain. 

Aux USA, ce sont au total 25 189.86 Km/2 qui ont brûlé en 2015 pour 37,894 incendies. C'est très près du record de 2011 alors que 25 578.22 Km/2 avaient brûlé à cette même date.
Au 10 août 2014, il y avait eu aux États Unis 35 429 incendies de forêt et/ou de broussailles pour un total de 9 856 Km/2
Source : http://www.nifc.gov/fireInfo/nfn.htm

Au Canada, il y a eu 6,071 et ce sont 39 188.24 Km/2 de forêt et de toundra qui sont partis en fumée en 2015 ; un record, mais 2014 était le précédent record avec 36957.55 Km/2 avec 4 230 feux.

Des pompiers dans l'enfer de la Californie. Les incendies étant de plus en plus violents et imprévisibles, les risques pour les pompiers sont inacceptables ; il y a 20 ans, les incendies étaient loin d'atteindre de tels niveaux de dangerosité.

Californie : un brave pilote combat un incendie dans des conditions de vol difficiles ;
l'air est très turbulent au dessus des feu
x.

Californie : 40 maisons détruites dans ce feu.

Un fait intéressant à ne pas passer sous silence : dans la province de Québec, seulement 383.27 Km/2 ont flambé en 2014, et c'est encore moins en 2015 avec seulement 49.85 Km/2. La cause des ces petits nombres en est évidemment les changements climatiques. Le Canada est nettement scindé en deux à cause des ondulation du courant Jet ; l'ouest est chaud et sec alors que l'est demeure anormalement frais et humide depuis disons 2011. En fait, on peut synchroniser tout ceci avec la sécheresse Californienne ; c'est depuis le début de cette dernière que les ondulations du courant Jet dont j'ai déjà fait mention (nommées RRR et TTT en Anglais) sont coincées dans la même position sur l’Amérique du Nord. Voir cet article svp. Ce sont ces ondulations anormalement fixes du courant jet qui sont responsables de la sécheresse en Californie et du climat canado/américain scindé en deux dans le sens est/ouest environ au dessus de la frontière entre l'Alberta et de l'Ontario.


Dans quelques années, le nombre d'incendies de forêt va certainement diminuer car plus ça va, moins il y a de forêt à brûler... Aussi, les feux de forêt sont beaucoup plus intenses qu'il y a une douzaine d'années et plus à cause du manque de pluie et des températures plus élevées résultant du réchauffement climatique. La férocité des ces feux brule ou stérilise même la terre souvent jusqu'au fond rocheux. Ces conditions rendent la repousse des arbres et arbustes très difficile ou voire totalement impossible sans des conditions climatiques favorables. 
Ci-dessus, une vidéo courtoisie de la CBC lors
d'un des feux de forêt dans le nord de la 
Saskatchewan au début de juillet 2015
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      El Niño et le "Blob"

Le El Niño qui est en train de se développer sur la ligne équatorial dans l'océan Pacifique vient de franchir une autre étape dans sa croissance pour atteindre le niveau "Monstrueux" et ile lui reste du temps et de l'énergie accessible pour grandir. Il atteint sa pleine maturité dans la semaine suivant Noël.

Ses conséquences sur la faune et la flore aquatique sont désastreuses ; les espèces qui ne peuvent fuir sont soumises à une eau trop chaude et donc aussi avec un faible niveau d'oxygène. Mais dans le contexte actuel des températures de l'eau tout le long de le long de la côte ouest du Pérou à l'Alaska, la survie devient très difficile...
Image depuis nullschool.net créé par A.Randomjack pour le Climatoblogue
Les impacts d'un El Niño sont nombreux et affectent une grande partie la planète ; les vents changent et transportent des averses diluviennes tout autour du globe, ou les sécheresses empirent, des vagues de chaleur dans des endroits inhabituels... Un El Niño monstre dans le contexte actuel des changements climatiques abruptes, bien malin celui qui saura prédire où, comment, quand et quels seront les impacts qui se feront ressentir.

Circulation Thermohaline (Le Grand Convoyeur)
Pour ce qui est du "Blob" (zone d’eau anormalement chaude le long de l’Alaska et de la Colombie Britannique), rien de majeur n'a changé. Par contre, le climatologue Paul Beckwith commence à comprendre comment il s'est formé. Sans entrer dans les détails, le Grand Convoyeur connu sous le nom de circulation thermohaline (courant alimenté par les différences de températures (thermo) et la densité supérieure de l'eau salée (haline) s'est modifié à cause des changements climatiques bien sur. Ces malencontreuses modifications poussent l'eau chaude vers la côte nord ouest de l’Amérique du nord là où elle s'accumule pour créer ce qu'on appelle le "Blob", mot qui veut dire masse informe et qui a aussi été le titre d'un film de fiction/horreur en 1988. Le "Blob" a un impact direct dur le climat ; la chaleur qui se transporte dans l'atmosphère et monte en altitude affecterait même le courant Jet et serait en partie responsable de ses ondulations presque figées sur place selon certains climatologue. Du point de vue de la Physique, cela se tient, reste à le démontrer avec des études scientifiques pour en avoir la certitude.

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      Le réchauffement se poursuit, et va s'accélérer

Juillet 2015 vient d'être déclaré le mois le plus chaud depuis que nous tenons des registres, soit 1850. Au train où c'est parti, août le sera aussi... préparez-vous des trousses de secours et des réserves de nourriture pour au moins 3 jours : c'est la norme. Ayez aussi un endroit en tête vers lequel vous pourrez vous évacuer en cas de coup dur, genre une panne d'électricité prolongée ou si votre résidence serait endommagée. Le risque d'événements météo violent ne fait que s'accroître, soyez prêts !

Si vous avez lu mes articles précédents, vous savez que nous avons atteint le 1°C au réchauffement global moyen et que nous passerons le 2°C vers 2030, mais ça pourrait bien être 4°C, tout dépend de quand et de combien le méthane s'échappera de la mer de Laptev. Même sans tenir compte du méthane, des experts comme Kevin Anderson prédisent 3 à 4°C pour  dans 25 ans, sans tenir compte de la disparition de la glace maritime Arctique.  Les climatologues ont chacun une spécialité, certains connaissent bien les gaz à effet de serre, d'autres l'Arctique, d,autre les nuages, etc. C'est pour cela que j'aime Arctic-news, c'est un groupe de différents spécialistes capables de communiquer un portrait plus juste et actuel de la réalité climatique.

Prédire exactement de combien de degrés et quand nous atteindrons tel ou tel niveau de réchauffement est virtuellement impossible car trop de facteurs imprévisibles entrent en ligne de compte. Ce dont nous sommes tous certain, c'est que l'emballement du réchauffement climatique s'accélère de façon exponentielle ; plus ça va, plus ça s'accélère rapidement alors que nos gouvernements dorment au gaz de schiste et sont sous l'influence d'un corruption sans fin...
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