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samedi 19 novembre 2016

Réchauffement Climatique : où en sommes-nous ? où allons nous ?

Au début de 2015, nous étions à 0,85°C de réchauffement global moyen. Aujourd'hui, fin 2016, nous atteignons 1,2°C de réchauffement. C'est une hausse fulgurante et imprévue. De toute évidence, le GIEC a sérieusement sous-estimé la réactivité du climat terrestre par rapport à nos émissions de GES (gaz à effet de serre), principalement le CO2 et le méthane CH4, mais aussi l'oxyde nitreux provenant de l'agriculture et les CFC (Chlorofluorocarbure) et HFC (Hydrofluorocarbure), deux gaz principalement utilisés dans la réfrigération et la climatisation.

Après 134 ans nous avions atteint 0,85°C et moins de deux ans après nous en sommes à 1,2°C. À ce rythme, on pourrait atteindre 1,5°C, une des limites fixées à la COP21 voici un an, en seulement 4 ou 5 ans. De même nous dépasserons les 2°C dans moins de 15 ans. Au point où nous en sommes, toutes les prévisions relatives aux changements climatiques sont largement dépassées ; il n'est pas exclu qu'on dépasse les 2°C d'ici une seule décennie. Tous les scientifiques et observateurs du climat restent sans voix devant la hausse si brutale du réchauffement cette année, on croyait impossible une telle hausse des températures.

     Comment expliquer une si rapide hausse des températures en moins de 2 ans?

- Les gaz à effet de serre GES
Nous savons depuis le 18e siècle grâce aux travaux de Fourrier et ceux de John Tyndall, que les GES retiennent une partie de la chaleur sur Terre au lieu qu’elle puisse être évacuée vers l'espace sous forme de rayonnement infrarouge. Les GES agissent exactement comme une couverture isolante et retiennent la chaleur sur notre planète.


Source du tableau, Wikipédia Anglais
Quand on déstabilise le système climatique d'une planète comme nous le faisons, celui-ci réagit en développant des boucles auto-amplificatrices qui accélèrent et amplifient le réchauffement ; une soixantaine de ces boucles ont été identifiées. Quand j'ai commencé ce blogue en avril 2015, il y en avait seulement une trentaine d'identifiées. Autrement dit, le réchauffement climatique dont le genre humain est à l'origine, s'emballe beaucoup plus vite qu'on ne le croyait il y a seulement 2 ans…

- L'évaporation, certainement la plus puissante boucle auto-amplificatrice
Plus il fait chaud, plus il y a d'évaporation de l’eau et la vapeur d'eau est aussi un très puissant gaz à effet de serre. Chaque degré Celsius de réchauffement ajoute 7% de contenu de vapeur d'eau dans l'atmosphère, ce qui en retour ajoute 1°C de réchauffement. Source : GIEC en Anglais (IPCC) Au total, la vapeur d"eau représente 95% des GES.
C'est l'une des nombreuses raisons pour laquelle le réchauffement est exponentiel (il s'accélère de plus en plus rapidement). Il y a à ce jour un peu plus de 4 % de vapeur d’eau qu'auparavant dans l'atmosphère et ça continue d'augmenter. Cependant, la vapeur d'eau a une très courte durée de vie de deux semaines au maximum, par contre le CO2 par exemple perdure (partiellement) dans l'atmosphère pendant des [dizaines de] millénaires.

- Fonte de la banquise
Une autre importante boucle auto-amplificatrice est la fonte des glaces marines et la diminution de l'enneigement. La glace et la neige réfléchissent la chaleur du soleil vers l'espace et donc, moins il y a de glace et de neige, plus le rayonnement solaire réchauffe l'eau de l’océan, des sols et donc l'air, ce qui fait évidemment grimper la température. L'eau de l'océan Arctique est aujourd'hui tellement chaude, qu’actuellement à la mi-novembre, la banquise ne se forme pas dans l'Arctique. L'Antarctique s'est réchauffé de 3°C depuis les années 1960 et sa superficie de glaces maritimes a drastiquement diminué cette année. La réflectivité des surfaces se nomme "Albédo". Si la Terre perd 1 % de son albédo, cela provoque autant de réchauffement, soit environ 3°C, que de doubler le taux de CO2, dans notre atmosphère.
Source : National snow and ice data center
- Le méthane de l'Arctique
La fonte du pergélisol au bord de l’océan Arctique s'accélère et ainsi permet l’éruption du CO2 et du méthane, ce qui amplifie et accélère le réchauffement. Le pergélisol se prolonge sur le fond de l'océan Arctique, là où se trouve d'immenses quantités d'hydrate de méthane (molécules de méthane prises dans des cages de glaces). Ces hydrates de méthane gagnent 160 fois leur volume lorsque la cage de glace fond [et libère le méthane sous forme gazeuse].

Sources de méthane dans le cercle arctique :
Pergélisol terrestre : 1700 Gt gigatonnes
Pergélisol sous-marin sur le Plateau oriental Sibérien : 1750 Gt gigatonnes dont 50 Gt gigatonnes sont dans un état précaire qui pourraient se retrouver dans l'atmosphère presque d'un seul coup si le fond marin se déstabilisait "un peu". Évidemment, ce serait le chaos en commençant par l'écroulement de l’agriculture = famine largement répandue et tout ce qui s'en suit.
Source, ces 6 vidéos réalisés par leclimatologue Paul Beckwith de l'université d'Ottawa.
Il y a actuellement environ 5 gigatonnes de méthane dans notre atmosphère. Un relâchement de seulement 15 Gt gigatonnes de méthane sur une période de dix ans réchaufferait la planète plus que tout le CO2 qu'il y a en ce moment. Ce serait un cataclysme que la plupart d'entre nous ne peuvent imaginer.
Les concentrations de méthane dans l’atmosphère de l'Arctique sont à la hausse depuis au moins l'an 2007...

- Végétation
La végétation terrestre absorbe de moins en moins de CO2 depuis 2006. Voir : "La Terre a Dépasséle Max d'Absorption Carbone – Sans que Personne ne le Remarque.

 À elle seule, cette réduction d’absorption de CO2 par les végétaux terrestres équivaut, pour le moment, aux émissions de CO2 de la Chine ; ce phénomène va évidemment aller en s'amplifiant lui-aussi. C'est pour cette raison que le taux de CO2 grimpe maintenant plus rapidement que nos émissions qui ont presque plafonné depuis 2014.
Il faut rappeler que la déforestation, souvent par le feu, se fait encore à grande échelle ; apparemment, il faut planter des palmiers à huile à la grandeur de la planète pour faire encore plus de malbouffe et de bio-carburants qui accroissent les émissions de CO2 plutôt que de les faire descendre comme le marketing vantant les bio-carburants essaie de nous le faire croire… Source : Biofuels increase, rather than decrease,heat-trapping carbon dioxide emissions

- Amplification polaire
La température en Arctique grimpe en moyenne de 2°C par décennie. Le phénomène de l'amplification polaire (pourquoi les pôles se réchauffent plus rapidement que le reste de la planète) est assez bien connu. L'eau chaude venant des régions équatoriales est transportée vers les pôles via les courants marins, notamment par le "Grand convoyeur" (circulation thermohaline). C'est principalement l'eau chaude qui fait fondre les plates-formes qui retiennent les inlandsis (immenses glaciers) par en dessous.
Autre cause, l'air chaud prend plus de volume que l'air froid, ainsi la couche basse de l'atmosphère, la troposphère, est donc plus épaisse à l'équateur qu'aux pôles et l'air chaud peut ainsi "couler" vers les pôles, ce qui cause l'affaiblissement des courants Jet et augmente leurs ondulations Nord-Sud, ce qui en retour dérègle les saisons et déplace les zones pluvieuses. La sécheresse en Californie est en grande partie attribuable au dérèglement du courant jet de l'hémisphère Nord.
Qui dit réchauffement des pôles dit fonte du Groenland et de l’Antarctique et donc une augmentation de plus en plus rapide du niveau des océans est inévitable. 


Peu importe ce que nous ferons, la fonte du Groenland et celle d'une grande portion de l'Antarctique sont inévitables. Il est à noter que cette hausse aura certainement des soubresauts lorsque de grandes quantités de glaces glisseront d'un seul coup dans l'océan, surtout en Antarctique.
Je viens de lire cet article en Anglais qui décrit des vents nouvellement découverts en Antarctique ; ces vents descendent les montagnes en érodant rapidement la couche de neige et laisse derrière de nombreux petits lacs qui accroissent le taux de fonte.
Un autre effet, attendu celui-là, est que l'eau de fonte du Groenland se répand au sud de celui-ci. Cette masse d'eau douce qui flotte à la surface de l'Atlantique nord bloque partiellement, pour le moment, la circulation thermohaline dont le courant du Gulf Stream fait partie. Ce qui a des conséquences sur le climat et est dévastateur pour la vie marine.


- L'Arctique aujourd'hui
Ces jours-ci, la température en Arctique est très anormalement élevée. Sur l'image ci-dessous, on voit que, par rapport à la moyenne des températures de l'an 1979 à 2000, la température est jusqu'à 20°C plus élevée sur une assez grande superficie. Si on considère tout le cercle arctique, la température moyenne y est supérieure de 6,42°C. Bref, ce sont des températures quasi estivales qu'on y observe.
Image : Climate reanalyser temp anomaly 17 nov 2016
La fonte des banquises se poursuit. Ce graphique montre l'étendu globale des deux banquises : Arctique et Antarctique.
Source : Arctic-news
- Océans
Les océans absorbent 93,4% de la chaleur. Si toute cette chaleur se retrouvait dans l'atmosphère, la température moyenne globale serait de 35°C plus élevée. Toute cette chaleur réduit grandement la teneur en oxygène (sous forme de gaz dissout) dans les océans, ce qui en retour engendre des zones mortes et souvent toxiques ; on sait qu'il y a à ce jour environ 500 de ces zones. À la COP22, on parle pour la première fois de ce très grave phénomène qu'est la désoxygénation des océans.

L'excès de chaleur et les eaux de ruissellement agricole favorisent les éclosions d'algues toxiques qui déciment aussi des créatures marines de toutes sortes. C'est pour ces raisons qu'on retrouve chaque semaine des centaines ou des milliers de créatures marines mortes, incluant des oiseaux bien sûr ; et c'est sans oublier les innombrables victimes du plastique, des sonars et du bruit qui désoriente nombre de mammifères marins.
Les événements El Nino, les cyclones et tempêtes tropicales transfèrent une importante quantité de chaleur accumulée dans les océans vers l'atmosphère, mais la température des océans continue de croître rapidement.

- Les glaciers
À La Paz en Bolivie, il y a pénurie d'eau car les glaciers environnants ont perdu 40 % de leur masse au cours des 3 dernières décennies ; la ville est pour ainsi dire à sec ; les trois barrages de rétention sont presque totalement vides car l'eau ne coule presque plus depuis les glaciers environnants. Le même phénomène se produit, ou se produira bientôt, presque partout où il y a des glaciers comme dans les Alpes et l'Himalaya [au Tibet]. Pour être au courant de la situation climatique, ce sont les études scientifiques qu'il faut suivre et les plus sérieux chroniqueurs climatiques très majoritairement anglophones.
Source :
Receding glaciers in Bolivia leave communities at risk.
En ce qui concerne les Alpes, les géologues ont remarqué que les sommets gagnaient en hauteur. L'explication est simple ; à mesure que les glaciers fondent, ça équivaut à une perte de poids et la croûte terrestre, soulagée de ce poids, remonte, phénomène qu'on nomme "rebond isostatique".
Le même phénomène se produit, lentement, partout où il y a une fonte de glace suffisamment importante. Ce phénomène va certainement engendrer quelques tremblements de terre et, si on considère les grandes masses terrestres que sont l'Antarctique et le Groenland, leurs rebonds isostatiques va aussi contribuer à faire grimper le niveau des océans.

- La Niña
Nous sommes actuellement en phase La Niña qui est l'inverse du El Niño. Au lieu que ce soit de l'eau chaude qui s'étale sur l'équateur dans le Pacifique, c'est de l'eau plus froide que la normale. Néanmoins, La Niña fait réchauffer les pôles davantage, comme si ceux-ci n'étaient pas déjà assez chaud… Contrairement au super El Niño qui s'est terminé ce printemps, c'est une assez timide La Niña qui s'est installée.

La Nina, c'est la bande d'eau plus froide que la normale et qui s'étend sur l"équateur à l'ouest du Pérou, exactement au même endroit où se produit El Nino. Source : Earth nullschool
- 400 ppm de CO2
Le cap des 400 ppm de CO2 a été dépassé en 2016 et continue d'augmenter, tout comme nos autres émissions de GES.
[Je rappelle qu'e] En ce qui concerne le CO2, cela prend une dizaine d'années avant que le CO2 relâché dans l'atmosphère n'atteigne son plein potentiel de réchauffement. Pour ce qui est du méthane, principalement émis par le bétail [nos animaux d'élevage] et les zones polaires, son potentiel de réchauffement est de 150 fois celui du CO2 pendant ses dix premières années dans l'atmosphère, mais il décroît avec le temps. Son action chauffante est instantanée.

Le taux de CO2 dans notre atmosphère monte plus rapidement que nos émissions car le forêts commencent à dépérir et mourir.
-Même les nuages s'en mêlent
Les scientifiques modélisent (font des simulations) afin de prévoir l'évolution du réchauffement climatique. Mais ils réalisent ces simulations avec ce qui est connu. Nous avons beaucoup appris au sujet des nuages grâce à de très récentes recherches. Or, il s'avère que les nuages participent activement au réchauffement climatique comme nous l'avons vu dans cet article : « Les Nouveaux Nuages du Réchauffement Climatique... Accéléré »
En résumé :
- moins de glace dans les nuages augmente le rythme du réchauffement
- la vapeur d'eau qui remplace la glace en moins augmente le rythme du réchauffement
- la circulation des nuages s'est déplacée vers les pôles augmentant encore le rythme du réchauffement
Au total, la combinaison de ces nouveaux facteurs augmente à eux seul le rythme de réchauffement d'au moins 25 %.

- Acidification
Le CO2 et beaucoup de polluants atmosphériques sont entraînés par la pluie et rendent les océans, les cours d'eau et les sols plus acide. Aussi, nos méthodes industrialisées de culture acidifient les sols, ce qui rend, ou rendra sous peu, l'agriculture moins productive. En 1980 en Chine, ils ont mesuré le PH des sols de plusieurs types de culture. Vingt ans plus tard, ils sont retournés aux mêmes endroits pour mesurer à nouveau le PH ; celui-ci était passé de 6 à 5,2.
L'acidification est aussi un grave problème pour la vie océanique, en plus de désorienter certaines espèces de poissons, cela rend difficile la formation de la carapace pour le phytoplancton, idem pour tous les crustacés : moules huîtres, crevettes, krill et les coraux en souffrent aussi… Les océans sont 30 % plus acides qu'au début du 20e siècle. Bref, les océans se meurent, voir cet article antérieur :
Nos Océans se Meurent, Voyons Pourquoi et Comment 

- Réchauffement comparé de l’hémisphère Nord
Comme on le voit sur ce tableau, comparé au réchauffement global moyen, l’hémisphère Nord se réchauffe plus rapidement et le réchauffement sur les continents est plus élevée que la moyenne globale.

Source NOAA : https://www.ncdc.noaa.gov/sotc/global/201513 N.B. J'ai fait un simple calcul proportionnel pour établir le réchauffement de l’hémisphère Nord car les données officielles ne sont pas encore compilées, 2016 n'étant pas encore terminée.
- Les 18 années les plus chaude depuis 1880 se sont produites depuis 1998
Source : https://www.ncdc.noaa.gov/sotc/global/201513
- Niveau des océans
Vu que le taux la fonte du Groenland et de l'Antarctique augmente de façon exponentielle (il double aux 5 ans environ), cela fait grimper le niveau des océans de plus en plus rapidement. Le rythme actuel de la hausse actuelle du niveau des océans est de 3,4mm par an ces deniers temps, Avec l’ouragan Matthew, on a vu les dégâts supplémentaires causés par les marées de tempêtes conjuguées avec la hausse du niveau des océans.
Autre facteur qui rehausse le niveau des océans, c'est que l'eau plus chaude occupe plus de volume. Donc, environ 50 % des 84,8mm de hausse du niveau des océans à ce jour sont attribuables à l'expansion due à la chaleur.
La région du glacier Pine Island fond très rapidement. Le rouge montre la vitesse (vélocité de surface) à laquelle la glace se déplace vers l'océan Austral. Les plates-formes de glace longeant le continent et qui retiennent toute cette glace fondent rapidement ce qui permet aux inlandsis d'accélérer leur descente.
-Pourquoi le niveau des océans montera-t-il beaucoup plus que ce que le GIEC avait prévu ?Les prévisions du GIEC à ce sujet disent que le niveau des océans sera plus élevé d'un seul mètre en 2100. L'explication est simple, le GIEC n'a tenu compte que de l'expansion des eaux dû au réchauffement car ils ne savaient pas comment modéliser la fonte des glaces. C'est encore impossible car la fonte des glaces est un processus immensément complexe ; la glace s'assombrit ce qui la fait fondre plus rapidement car ce qui est sombre absorbe plus d'énergie, elle se fissure, forme des lacs de fonte qui s'écoulent directement au travers la glace et lubrifie ainsi les glaciers qui glissent ainsi plus rapidement vers la mer, les glaciers se répandent en plates-formes le long des côtes, et là, c'est l'eau océanique surchauffée qui les fait fondre par le dessous. La résolution des modèles est aussi trop faible pour prendre en compte tous ces détails qui font que la glace fond plus rapidement.
Voici une conférence dans laquelle un glaciologiste explique (en Anglais) tout ce dont les modèles ne tiennent pas encore compte en matière de fonte de l'Antarctique et du Groenland
La fonte des glaces de l'Antarctique et du Groenland est désormais inéluctable, il est trop tard pour faire marche arrière et on doit maintenant prévoir au minimum 5 à 10 mètres de hausse du niveau des océans d'ici 2100, et beaucoup plus par la suite,

-Le courant Jet
Comme un ivrogne, le courant Jet poursuit ses méandres qui dérèglent saisons et météo dans l'hémisphère Nord. Nous savons que la sécheresse en Californie est causée par ces méandres qui restent souvent bloqué en place provoquant aussi des hivers froid sur l'est de l’Amérique. Le courant Jet se disloque et fait des cabrioles étrangement chaotiques comme on le voit sur cette image.
Source : Earth nullschool
- Feux de Forêts
Le feu de Fort McMurray s'est produit au début du mois de mai ; normalement dans cette région le sol est encore recouvert de neige à cette date et prévient les incendies de forêts.
16 novembre 2016 : des feux de forêts totalement hors saison font rage du Sud des États-Unis jusqu'au Dakota du nord et en Nouvelle Angleterre (nord-est des États-Unis). À Chattanooga au Tennessee, au moins 200 personnes ont été hospitalisés pour inhalation de fumée et troubles respiratoires. Les températures y sont bien sûr anormalement chaudes.
Source : “Surreal” U.S. Wildfires Should Not beBurning in Mid-November. Oui, c'est tout à fait surréaliste des incendies de forêts à la mi-novembre...
On se souvient que la Sibérie a aussi connu de terribles incendies de forêts cet été, idem dans les montagnes de l’Himalaya [du Tibet], dans le sud-ouest Américain et ailleurs.
Mie-novembre 2016 : des feux de forêts totalement hors-saison dans les Appalaches et ailleurs aux États-Unis. Source : le chroniqueur climatique Robert Scribbler
- Parlons encore du GIEC
Dans tous les scénarios du GIEC dénommés RCP, il est fait mention "d'émissions négatives". Ce sont des technologies non encore développées et dont nous ne savons même pas si celles-ci sont possibles. Ils ont aussi un plan nommé BECCS pour : "Bio-energy with carbon capture and storage" (Bio-énergie avec capture et stockage du carbone).
Ce plan, impraticable, consisterait à faire pousser des arbres, les récolter pour les acheminer (imaginez un peu tout ce transport) vers des centrales de génération d'énergie, capturer au maximum 85% du CO2 à la sortie des cheminées, pressuriser le CO2 à le rendre au seuil de la liquéfaction pour ensuite l'enfouir profondément dans le sol. Mais pour retirer suffisamment de CO2, il faudrait cultiver ces arbres sur une superficie équivalente au double de celle de l'Inde dont la superficie est de 3 287 263 km² ; c'est le 7e plus grand pays au monde.
Aussi, enfouir tout ce CO2 hautement pressurisé dans le sol peut certainement provoquer des déstabilisations et engendrer d’innombrables tremblements de terre comme ce qu'on observe avec le "fracking", qui consiste à injecter sous haute pression de l'eau mélangée à des produits chimiques profondément dans le sol pour en faire jaillir pétrole et/ou gaz naturel. Aussi, le risque de fuite n'est vraiment pas exclu.
Voici les scénarios RCP du GIEC. Nous sommes actuellement sur les RCP 8.5 qui nous approche de 6°C pour 2100 (possiblement beaucoup plus). Pour passer à n'importe lequel des autres scénarios, les technologies et stratégies  proposées par le GIEC sont essentielles et doivent à tout prix être fonctionnelles. Un risque totalement inacceptable pris sur le dos de la jeunesse.

Voir aussi : "Nous Léguons AuxEnfants un Très Lourd Fardeau."
Une autre façon consiste à retirer le CO2 directement de l'atmosphère, et encore là, le pressuriser et l'injecter dans le sol. Mais extraire du CO2 directement de l'atmosphère est une technologie encore très incertaine et ça nécessiterait des dizaines de milliers de ces "stations" à travers le monde ; c'est encore du domaine de la fiction. Évidemment, tout cela va coûter extrêmement cher et ce sont les générations futures, s'il y en a encore, qui vont payer et souffrir gravement des changements climatiques.
Si ces plans, et d'autres qui seront très coûteux pour les générations futures ont été mis en place, c'est tout simplement pour permettre de continuer à brûler des combustibles fossiles au lieu d'entreprendre le plus tôt possible la transition vers les énergies renouvelables, ou avec moins d’émissions de CO2 comme le nucléaire.
Si vous comprenez l'Anglais, je vous recommande les conférences de Kevin Anderson au sujet du climat et faciles à trouver sur You Tube, ou encore sa plus récente entrevue sur Radio Ecoshock.

Il faut réduire nos émissions de CO2 depuis plus de 25 ans, nous sommes dangereusement en retard.
Note pour mes lecteurs
J'ai ralenti le rythme de publication de mes articles car j'ai presque tout dit. Si je trouve des nouvelles ou que d'autres études scientifiques importantes paraissent, je rédigerai un nouvel article pour vous tenir informé. Il y a 70 articles sur ce blogue et la grande majorité sont encore d'actualité, Merci de les partager ou de les repartager.
Merci à ceux qui collaborent à ce blogue, j'apprécie grandement votre soutient.

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En parlant du réchauffement climatique, le célèbre journaliste Américain Chris Hedges a dit : Si on laisse faire nos dirigeants, ils vont tous nous tuer.

samedi 29 octobre 2016

L'étendue de la Glace Sur l'Arctique Atteint un Niveau Minimum Record Pour Octobre

Article source par Arctic-news. Merci à Sam Carana pour son accord à traduire l'article et pour l'utilisation de ses graphiques.
Traduction par Michel-Pierre COLIN. Merci.
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Depuis un certain temps, l'étendue de la banquise Arctique atteint encore son record minimum en cette période de l'année. L'image ci-dessous montre l'étendue de la banquise Arctique le 26 octobre 2016, quand sa surface est seulement de 6.801 millions de Km2.
La raison de l'étendue minimale de la banquise est la croissance des hautes températures de l'océan Arctique. Le 27 octobre 2016, l'océan Arctique a atteint 14,8°C ou 58,6°F (cercle vert près du Spitzberg ou Svalbard), 12,1°C ou 21,7°F plus chaud que la période 1981-2011, comme le montre la carte ci-dessous.

Au fur et à mesure que se rétracte la banquise, moins de rayons solaires se voient réfléchi vers l'espace, tandis que plus d'eau libre et des températures plus hautes de la surface de l'océan fait aussi que les tempêtes et cyclones deviennent plus puissants. De plus puissants cyclones font aussi monter de plus grandes quantités de vapeur d'eau des océans Pacifique et Atlantique vers l'Arctique.
Moins de banquise arctique et un océan Arctique plus chaud fait que plus de chaleur et de vapeur d'eau sont transférés de l'océan Arctique vers l'atmosphère. Les deux images ci-dessus montrent les prévisions de température pour les 1er et 2 novembre 2016. Dans les deux cas, les températures au-dessus de tout l'Arctique sont prévues d'être de 6,40°C au-dessus de la période 1979-2000.

Comme le montre ces images, les anomalies de température en beaucoup d'endroits sont au sommet de l'échelle de températures soit 20°C ou 36°F. Des températures en hausse au-dessus de l'Arctique contribuent en plus à l'augmentation de la quantité de vapeur d'eau dans l'air au-dessus de l'Arctique au taux de 7% de vapeur d'eau en plus pour chaque degré Celsius de réchauffement. Puisque la vapeur d'eau est un puissant gaz à effet de serre, elle contribue davantage à l'accélération du réchauffement dans l'Arctique.

L'image ci-dessous provenant de Climate Reanalyzer montre la hausse (fulgurante) des températures en Arctique
Dans la vidéo qui suit, le dr. Walt Meier du "NASA Goddard Space Flight Center" décrit comment l'Arctique a perdu sa glace la plus épaisse et la plus vieille au fil des années (1991 à septembre 2016).
 


Un autre danger fait que, comme l'océan Arctique devient plus chaud, plus de méthane fera éruption à partir des hydrates déstabilisés au fond de l'océan Arctique. Comme un mauvais présage, des niveaux élevés de méthane au-dessus de l'Arctique sont visibles dans l'image ci-dessus, montrant des niveaux de méthane aussi élevés que 2424 ppM le 24 octobre 2016.
Note : le méthane est évalué en partie par Milliard ppM

Pourquoi nous préoccupons nous autant du méthane? Article antérieur : Le Méthane - L'arme fatale des Changements Climatiques?

La situation est terrible et appelle une action complète et efficace, comme décrite dans le Plan climat (en Anglais). 

mercredi 19 octobre 2016

Le Deuxième Super-Typhon de la Semaine, Haima, Fonce droit sur les Philippines


Un monstre presque aussi puissant que le tristement célèbre super-typhon Haiyan fonce droit sur les Philippines. Pauvre eux! Ils n'ont presque rien à voir dans les causes du réchauffement climatique et ce sont eux qui paient le gros de la note. Il faut avoir vu, peu après Haiyan, le représentant des Philippines, avec la voix tremblante et les yeux larmoyants en parlant de son pays en ruine, typhon après typhon, s'adresser à  l'ONU pour implorer les plus puissants de ce monde à faire la lutte aux changements climatiques.
Je me demande ce que ferait les États-Unis si c'était, disons la Floride, qui serait frappée aussi souvent par des ouragans.
Depuis quelques années, et sans aucun doute à cause du réchauffement climatique, Les Philippines et d'autres pays de l'Asie orientale font face à des typhons de plus en plus imposants.

Dimanche dernier, les Philippines (île de Luzon) ont subi le typhon Sarika de catégorie 4, et Haima (catégorie 5) fonce déjà droit sur eux.

 On a vu Taïwan, la Chine, le Japon et la Corée du sud être secoué par de violents cyclones tropicaux. Souvent, ils n'ont même pas le temps de récupérer avant qu'un autre ne les frappe ; se relever d'un tel désastre n'est pas une sinécure et les factures sont imposantes ; il y a tant à réparer.
Six jours après le passage de Haiyan, un cercueil de fabrication artisanale attend sur le bord la route.
Plusieurs autres photos ici
Le 14 janvier 2014, les chiffres officiels des victimes de Haiyan sont portés à 6 202 morts, 28 626 blessés et 1 785 disparus. Plus tard, le nom "Haiyan" est retiré de la liste rotative des noms attribués aux typhons pour honorer les victimes.

     Les données de Haima en date du 18 octobre 2016


Des vents soutenus de 260 km/h avec des rafales à 305 km/h. La dépression centrale, l'oeil, affiche une pression barométrique de 900 hPa. 

En comparaison, Haiyan affichait des vents soutenus de 305 km/h et son oeil avait une pression barométrique de 895 hPa. Mais Haima n'a peut-être pas fini de se renforcer, les eaux de surface sont encore anormalement chaudes alors qu'il se dirige vers les Philippines.


     La composante "Réchauffement Climatique"

On l'a vu dans d'autres articles, l'excès de chaleur s’enfouit principalement dans nos océans : si toute la chaleur qui s'est enfoui dans les océans à cause du réchauffement climatique se retrouvait dans l'atmosphère, il ferait 36°C plus chaud pour nous.

Carte des anomalies de température de surface océanique, les températures sont encore environ de 1°C au-dessus de la normale dans cette région.
Carte des anomalies des températures de surface océanique avec la position de Haima marquée en vert.
Normalement, quand un cyclone tropical (typhon ou ouragan) passe, cela diminue la température de surface de l'eau et assèche aussi l'air. Donc, comment se fait-il que les Philippines vont devoir subir la terreur et la destruction une 2e fois en moins d'une semaine?

Les surfaces des océans sont trop chaudes et cette couche d'eau trop chaude est aussi de plus en plus épaisse. Le typhon Sarika, qui est passé sur l’île de Luzon aux Philippines dimanche dernier, bien que puissant (catégorie 4), n'a pas pu refroidir suffisamment la température des océans ni réduire de façon significative la quantité de vapeur d'eau contenue dans l'atmosphère malgré les 20 centimètres de pluie qu'il a déversée sur son passage.
Haima s'intensifie sur des eaux anormalement chaudes alors qu'il se dirige vers les Philippines. Image source: NOAA
Le problème : les océans sont vraiment trop chauds et le taux de vapeur d'eau dans l'atmosphère (qui provient des océans surchauffés) est vraiment trop élevée (et fait elle aussi monter la température). 

     Anomalies!
Sarika à gauche, et à droite, Haima. Image source : NASA
Deux typhons très puissants qui se suivent de si près est définitivement une anomalie. On a commencé à voir ça plus souvent  depuis quelques années seulement.

Risque accru de typhons (cyclones tropicaux) intenses pour l'Asie orientale : étude scientifique en Anglais

     Une autre anomalie, l'ouragan Nicole. 

Supposée se désorganiser en quelques jours sans toucher terre, Nicole n'en a fait qu'à sa tête. Une semaine après cette prévision, l'ouragan Nicole s'était renforcée à la catégorie 3 pour  ensuite aller malmener les Bermudes

Elle a dû y trouver beaucoup  de rhum, car elle s'est ensuite dirigée vers le Nord, mais en jetant un coup d'oeil menaçant vers la Floride. Nicole va aller finir ses jours au Groenland. On a eu la chance de voir des météorologues très étonnés car personne n'aurait pu prévoir cela.



Remerciements à Robert Scribbler pour son excellent article au sujet de Haima et à Category 6™ pour leurs infos sur tous les ouragans ci-haut mentionnés.
Merci de partager cet article S.V.P. afin d'informer plus de gens.

vendredi 14 octobre 2016

La Terre a Dépassé le Max d'Absortion Carbone – Sans que Personne ne le Remarque

Pour l'instant, je crois sérieusement que c'est la pire nouvelle climatique du siècle! On dirait bien que c'est le début de l'emballement climatique : de plus en plus chaud et de plus en plus chaotique.

J'ai publié cet article le 5 mai dernier : Que se Passe-t-il Avec le CO2? 

...j'ai la réponse aujourd'hui. 

Ceux qui se demandent si nous avons dépassé un point de non-retour dans le réchauffement climatique, c'en est définitivement un.

Nous nous sommes aperçus depuis quelque temps que le taux de CO2 augmentait plus vite que nos seules émissions (dans le contexte habituel) ; nous savons, avec une assez grande précision, ce que nous avons émis, juste à voir ce qui a été vendu sur les marchés boursiers. On se doutait que la cause était que la Terre (océans inclus) qui débutait son indigestion de CO2, mais il fallait en être sûr, scientifiquement sûr. On a évidemment blâmé El Nino, mais, ce n'était pas de sa faute, c'est de la nôtre. 

Ayez une pensée pour nos gouvernements corrompus.

Récemment, on s'est fait passer une pub qui disait que la Terre n'avait jamais été aussi verte et que c'était à cause du CO2. Publicité très certainement commandée et payée par l'industrie des combustibles fossiles. Qui d'autre? En réalité, la Terre se meurt à cause du CO2, elle en fait une indigestion sévère, fort possiblement mortelle...

Mais c'est quoi le "maximum d’absorption carbone"? (Peak Carbon)

     Un petit retour dans l'histoire

Lors de la préparation de 4e rapport du GIEC, publié en 2007, les scientifiques ont fait des simulations pour savoir combien de carbone la Terre pourrait encore absorber avant d'en rejeter (exactement comme une indigestion). Ils avaient prévu que cela se produirait vers 2070...

Remontons le temps un peu plus... 

Dans les années 1960-1970 le taux auquel la capacité de la nature à absorber du carbone avait augmenté, car effectivement, le CO2 aide à la croissance du règne végétal. S'ils ont basé leur simulation sur les données sur une moyenne qui inclut les belles années, les années 1960 à 1980, il est normal que la simulation aie un fort biais positif, ils ont surestimé la capacité de la planète à absorber du CO2.

Observez le graphique ci-dessous. Le niveau de CO2 monte et redescend à chaque année. Quand l'été commence, le taux de CO2 diminue car la végétation se remet à en capturer du carbone et en enfoui aussi une partie dans sol. L'automne, les feuilles ne capturent plus de CO2 et par surcroît, en émettent en se décomposant.
Ce rythme est le reflet de ce qui se passe dans l’hémisphère Nord, car l'hémisphère Sud est principalement composé d'océans.
C'est en analysant de près ces données que le Professeur James Curran (réviseur scientifique du 4e rapport du GIEC "AR4"), a découvert que la Terre absorbe de moins en moins de CO2 depuis 2006.

Le CO2 est aussi un gaz à effet de serre et pas seulement quelque chose qui aide les plantes à pousser ; il réchauffe dangereusement notre planète.
"Seulement une seule étude approuvée par des pairs (c'est la norme en science, sinon n'importe qui pourrait dire n'importe quoi sans preuve ou démonstration) sur 581 attribue le réchauffement climatique à autre chose que nos émissions de CO2." (Selon une étude évidemment révisée par des pairs.)
L'appétit de la planète pour le carbone décroît, les océans sont déjà très acides (30% plus acides) et selon les biologistes marins et océanographes, les océans ne peuvent presque capturer de CO2 . Avez-vous déjà fait de l'acidité dans votre estomac? Les océans s'en portent très mal, le phytoplancton (essentiel pour fabriquer l'oxygène planétaire) et les coraux se meurent, eux aussi...

Voyez à quel rythme a progressé la concentration de CO2 dans l'atmosphère. Ça va se mettre à grimper de plus en plus rapidement avec l'indigestion de CO2 que nous fait la planète.
Remarque que la courbe 1950-2010 est exponentielle et non pas linéaire.
Les plantes et les arbres ont atteint le "peak carbon" il y a 10 ans : article en Anglais. Autre source qui a servi à cet article, l'entrevue sur : Radio Ecoshock

La différence de ce que les plantes et les arbres n’absorbent plus ou rejettent du CO2 est l'équivalent des émissions de la Chine, soit environ 25% du total mondial. Mais avant de blâmer les Chinois, leur consommation par habitant est beaucoup moins élevée que la nôtre. Aussi, si la Chine pollue, c'est en grande partie pour fabriquer nos biens de consommation.

Voyons les émissions en tonnes métriques par habitant de quelques pays.

     Par quels mécanismes le CO2 augmente-t-il plus rapidement que nos émissions?

Les températures qui augmentent rapidement et auquel les plantes ne peuvent s'adapter assez rapidement (après tout, les arbres ne peuvent pas se sortir les racines du sol pour migrer vers le Nord). Ça doit perturber leur croissance qui n'est plus assez rapide ou autant en santé comme avant. Gardez en tête que c'est une moyenne pour toutes les espèces végétales sur toute la surface de l'hémisphère Nord (ça fait beaucoup moins de CO2 de stocké par les plantes).

Des sécheresses et canicules en nombre croissant dans certaines parties du monde (les États-Unis ont connu des sécheresses prolongées (qui se prolongent encore dans certaines régions), le  Moyen-Orient aussi ainsi que l'Amazone par exemple) peuvent endommager sévèrement la végétation naturelle et les récoltes dans leurs capacités à se développer et à capturer du CO2.

Les vents puissants qu'on prédit peuvent causer de sérieux dommages aux forêts et amplifier d'autres impacts négatifs.

Les feux de forêts à grande échelle comme on en voit aux États-Unis, en Russie, en Indonésie, en Alaska et au Canada détruisent le couvert végétal et brûlent même le sol qui contient de grandes réserves de carbone qui se retrouve lui aussi dans l'atmosphère avec celui des arbres. Ces feux transforment ces grands capteurs de CO2 en monstres émetteur de CO2 et autres polluant (CO et SO2 entre autres)

La sécheresse peut aussi transformer les tourbières en émetteurs de carbone, les tourbières craquellent, se fissurent perdant ainsi de la cohésion et s'effondrent soit pour, s'oxyder directement en CO2, et lors de pluies intenses s'écouler dans les rivières qui montrent certainement un taux croissant de carbone organique dissout dans l'eau dans plusieurs régions du monde : Alaska, Sibérie, Nord Canadien, Indonésie... et ailleurs.
À lire! > La dynamique du pergélisol des environnements naturels et bâtis.
Il n'y a pas que les sécheresses, les inondations et les pluies trop intenses peuvent aussi détruire la végétation et les récoltes en saturant les racines. Ça érode les sols et emporte parfois la végétation elle-même.

À une échelle moins vaste, mais globale et certainement très importante elle aussi, c'est la façon dont fonctionne la biodiversité des sols. Nous n'en connaissons probablement pas assez sur comment la température, la quantité d'eau, les variations et les extrêmes affectent les écosystèmes des sols et leurs aptitudes à fonctionner efficacement et soutenir un écosystème végétal à leur surface.

Nous savons (de plusieurs sources) que le pergélisol de l'hémisphère Nord (Il y en a vraiment très peu dans l’hémisphère Sud) ont commencé à émettre du CO2 (et du méthane) durant les mois d'été en quantités importantes (mais difficile à chiffrer avec précision car c'est un immense territoire complexe). Chose certaine, ces émissions provenant de la toundra (et du pergélisol sous-marin) ne peuvent qu'augmenter (de plus en plus rapidement) au fil des ans.
(NDT : Jai lu quelques études et articles au sujet du pergélisol et des émissions de CO2 et de méthane qui peuvent s'en échapper ; quand les émissions vont devenir importantes (vraiment beaucoup plus de gaz à effet de serre que nous en émettons), alors, ce sera la pire nouvelle climatique du 21e siècle, et l'une des dernières...)
Le pergélisol recouvre environ 20% de la surface terrestre du globe, principalement dans le nord de l'Amérique, au Groenland et en Sibérie. Il recouvre près de la moitié du territoire canadien. La superficie du pergélisol varie. Il peut être continu (100% du sol est gelé; en rose sur l'image ci-dessous), étendu (de 50 à 90% du sol est gelé; en bleu sur l'image ci-dessous) ou discontinu (de 10 à 50% du sol est gelé; en orange sur l'image ci-dessus). Image : site intéressante à lire.

      Merci de partager cet article, il faut informer les gens.

jeudi 13 octobre 2016

Une Véritable Catastrophe Silencieuse – Les Abeilles en Voie de Disparition

Je suis presque tombé à la renverse cette semaine, presque, car on s'en doutait... Mais pourquoi les abeilles meurent-elles?

Les abeilles maintenant sur la liste des espèces menacées aux États-Unis.


Pensez à signer cette pétition SVP, tous nos gestes comptent.

     Les insecticides et les pesticides

Il les principales causes connues qui expliquent le déclin de la population des abeilles :
  • pesticides, dont les néonicotinoïdes (Wikipédia Fr)
  • réchauffement climatique
  • La Varroa, une sorte de mite qui s'attache aux abeilles
  • La perte d'habitat
  • Les virus
Les insecticides utilisés en agriculture sont aussi mis en cause ; si ça tue des insectes, ça tue évidemment les abeilles. L'effet des néonicotinoïdes est de plus en plus étudié et les recherches pointent le doigt sur un effet précis. Les néonicotinoïdes, courtoisie de Monsanto, semblent désorienter les abeilles au point où elles sont incapables de retrouver leur ruche, se perdent, et meurent. 
Ces produits sont aussi très dangereux pour nous les humains, et possiblement donc pour votre chat, votre chien et tous les autres mammifères dont bien sur, vos enfants...
Le Tribunal Civil Monsanto (à signer) est une mobilisation internationale de la société civile pour juger Monsanto pour violations des droits humains, pour crimes contre l‘humanité et pour écocide.
Protégez-vous de ces poisons, ne les utilisez surtout pas!

L'Agence européenne de sécurité alimentaire a jugé mardi que deux insecticides néonicotinoïdes - lire l'acétamipride et l'imidaclopride - pouvaient être neurotoxiques pour l'humain.

     Impacts du réchauffement climatique sur les abeilles

Il y en a plusieurs dont les maladies plus virulentes quand il fait plus chaud. Aussi, à cause du réchauffement climatique, les fleurs éclosent plus tôt au printemps. Mais ce n'est pas la température plus élevée qui sort les abeilles de leur hibernation, c'est l'angle que fait le soleil au printemps. La date qui fait que les abeilles sortent de leur hibernation est toujours environ la même (selon la latitude) et les fleurs printanières, ayant déjà éclos en grand nombre, les abeilles n'ont presque rien à se mettre sous la dent en sortant de leur torpeur, et souvent, ne produisent donc pas assez de miel pour assurer la survie de leur colonie.

Aux États-Unis, les bourdons pollinisent à eux seul pour 16 milliards de $ de récoltes affirmait le professeur de biologie, Dave Goulson, de l'Université de Sussex et coauteur de cette étude (en Anglais). L'étude révèle aussi que les populations de bourdons déclinent à cause d'une diminution du nombre de fleurs et que lorsque des fongicides sont ajoutés aux insecticides, que cela augmente la toxicité des insecticides.

NB : En Anglais, bee est un terme générique qui inclut généralement abeilles et bourdons.

Moins de fleurs = moins de bourdons, moins de bourdons = moins de fleurs : c'est une boucle à renfornéonicotinoïdescement positif comme il y en a tant dans le système climatique (et dans la biosphère).

L'habitat du bourdon se rétrécie à cause du réchauffement climatique (étude en Anglais). Les bourdons se sont déplacé vers le Nord d'une distance d'environ 300 km,  mais ils ne vont pas plus loin alors que du même coup, ils désertent les habitats du Sud. Résultat, la bande climatique dans laquelle ils sont capable de vivre se rétrécit (le climat, c'est l'espace où les espèces vivent). Contrairement aux papillons et à d'autres insectes, ils ne vont pas plus loin au nord. Les abeilles et bourdons sont étudiés de près en Europe et sur le continent Américain, après tout, leur importance est primordiale.
Jeremy Kerr, chercheur en biodiversité et attaché à l'Université d'Ottawa, au Canada raconte : "les populations déclinent à l'échelle continentale et nos recherches montrent que le plus grand coupable parait bien être le réchauffement climatique."

Cet article (en Anglais) explique à quel point sont important abeilles et bourdons pour l'agriculture. Une bouchée de nourriture sur trois avalée dans le monde dépend des pollinisateurs, spécialement des abeilles. Les apiculteurs Américains perdaient 30% de leurs abeilles en 2013. La culture des amandes en Californie s'étend sur environ 3 200 km/2 et nécessite 1,6 million de colonies d'abeilles (ruches) qui doivent être transportées sur place. Une tâche monumentale de plus en plus difficile à réaliser à cause des pertes importantes de population d'abeilles chez les apiculteurs industriels.

      Des abeilles malades

Varroa destructor s'attaquant à une larve.
Les abeilles sont attaquées sur deux fronts. Il y a la mite parasitique Varroa, nom scientifique : Varroa destructor. Cette mite (presqu'une tique) infecte de plus en plus de colonies d'abeilles et est une des causes importantes de leur déclin. 

 La Varroa s'attaque aussi aussi aux abeilles adultes.



Évidemment, ces mites/parasites affaiblissent les abeilles et les mènent finalement à la mort, mais ce n'est pas tout.

L'autre maladie qui afflige les abeilles, c'est le virus qui déforme les ailes. Nous croyons que ce virus réside dans les Varroa poursuit  l'auteur de l'article (en Anglais). Combinées, ces deux affectations déciment les populations d'abeilles à l'échelle planétaire. Les "Varroa destructor" s'attaquent principalement aux larves et le virus infecte les abeilles adultes. Une fois ses ailes déformées, l'abeille ne peut plus voler et se nourrir et donc, elle meure à son tour.

En Angleterre, les populations d'abeilles (et de bourdons) sont tombés de 66%, seulement depuis 2005. Ultimement, c'est encore nous les humains qui sommes les grands coupables de ce désastre. Les chercheurs ont montré que c'est le commerce global des abeilles (avez-vous entendu parler de globalisation?) qui est le grand responsable, les Varroa sont venues de l'Asie. Ça démontre les risques immenses qu'il y a à transporter abeilles et plantes à travers le monde. À l'origine seulement les abeilles de l'Asie orientale étaient infectées par la Varroa et seul les abeilles d'Europe étaient affectés par le virus qui déforme les ailes.

     La malnutrition

On nous dit de manger varié pour être en santé, il en va de même chez les abeilles. Les apiculteurs sont de plus en plus encerclé de champs en monoculture. Les abeilles en souffrent donc, elle ne mangent pas assez varié, ce qui raccourci leurs vies. Les abeilles vivent pendant 42 jours, mais ne pollinisent que durant leurs 21 derniers jours.

     Plus d'information

Une excellente émission de Radio-Canada sur le déclin des abeilles

Un lien vers un excellent documentaire de ARTE : Enquête sur la disparition des abeilles


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